Inflation : la Belgique reste la championne d’Europe

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L’inflation belge reste, de loin, la plus élevée de la zone euro. Comment expliquer cette différence ?

Après l’inflation belge ce mardi, place à l’inflation de la zone euro ce mercredi. Après 2,5% en juin, elle affiche 2,6% en juillet. Soit le même taux qu’en mai et en février. Ce qui fait une courbe plus ou moins plate sur l’année 2024.

L’inflation sous-jacente est à 2,8%, comme en juin et en avril. Une tendance à la baisse, mais qui est lente. Pareil pour l’inflation alimentaire, qui affiche 2,3% en juin. L’énergie est de nouveau plus fortement en hausse, à 1,3% en glissement annuel en juillet, alors qu’elle tournait autour de 0% ces trois derniers mois et était à -3,7% il y a six mois.

Belgique : l’écart reste énorme

La Belgique est le pays de la zone euro qui a le taux d’inflation – harmonisée à échelle européenne – le plus élevé, ces derniers mois. C’est aussi le cas en juillet, avec 5,5% (contre 5,4% en juin).

Les Pays-Bas se classe à l’avant-dernière place, avec 3,5% (3,4% il y a un mois), avec l’Estonie (3,5%, contre 2,8% en juin). La Finlande (0,6%) et la Lettonie (0,8%) ont le taux le plus bas.

Crédit : IESEG

Comment expliquer cet écart ? “C’est surtout dû à la très forte hausse annuelle de 24% des prix de l’énergie en Belgique, très supérieure à l’augmentation enregistrée pour les autres pays de la zone euro pour lesquels des données sont déjà disponibles. Cela même été une baisse annuelle pour certains. C’est lié à l’abandon de mesures de ristourne de prix énergétiques pour les consommateurs, qui étaient encore en application il y a une année”, explique Eric Dor, économiste à l’IESEG School of Management de Lille, dans un commentaire envoyé à Trends-Tendances.

Mais même sans l’énergie, la Belgique se classerait à la troisième place des hausses les plus importantes, avec 3,5%. Les Pays-Bas et la Croatie font pire. L’inflation alimentaire (harmonisée) est également élevée en Belgique : 4,2%. Seuls nos voisins du nord font pire (5,3%).

Difficulté pour la BCE

Cette différence entre les pays, de 0,6 à 5,5%, représente une difficulté pour la BCE, qui doit combattre l’inflation, poursuit Eric Dor, sur X : “Très difficile de déterminer une politique monétaire commune qui puisse être appropriée partout”. Parce qu’une inflation basse devrait permettre de baisser les taux, mais une inflation élevée demande à garder les taux plus élevés.

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