Guerre tarifaire : pas de récession à l’horizon, selon le FMI

L’incertitude économique est à son comble, à l’approche du “Liberation Day” de Trump. Mais une récession ne serait pas à prévoir, ni dans le monde ni à échelle mondiale, selon la directrice du FMI, Kristalina Georgieva.
Avec les importantes hausses des droits de douanes de Trump, et les réponses des pays concernés, de nombreux observateurs s’attendent à un ralentissement économique de part et d’autre. L’incertitude bat son plein et la bourse est très volatile.
Mais la directrice du Fonds Monétaire International (FMI), Kristalina Georgieva, se veut plus rassurante, dans sa première grande interview depuis l’arrivée au pouvoir de Trump fin janvier, donnée à Reuters. Une récession mondiale ne serait en tout cas pas dans ses cartes et il ne faudrait pas s’alarmer de trop.
Ralentissement économique
Mais toujours est-il que l’économie mondiale devrait croître de manière moins rapide. Georgieva indique que dans ses prochaines prévisions, le FMI réduirait probablement ses estimations.
“Ce que nous voyons dans les indicateurs de haute fréquence indique en effet que la confiance des consommateurs et des investisseurs s’affaiblit quelque peu, et nous savons que cela se traduit ensuite par un impact sur les perspectives de croissance”, explique-t-elle. Mais pour l’instant, l’institution ne voit pas encore “d’impact dramatique” des droits de douane de Trump – autant ceux déjà émis que ceux encore prévus.
En janvier, le FMI s’attendait encore à un taux de croissance de 3,3% en 2025 (contre 3,2% trois mois plus tôt). Les États-Unis, avec un taux de 2,7% (2,2% trois mois plus tôt), seraient un des moteurs de l’économie mondiale. Reste à voir quels seront les chiffres donnés en avril.
Plus localement, “l’évolution du commerce pourrait freiner un peu la croissance aux États-Unis, mais les perspectives générales restent correctes”, selon Georgieva. N’empêche que pour le premier trimestre, les chiffres sont moins roses : un sondage de CNBC publié lundi montre que les économistes s’attendent à une croissance de 0,3% seulement. Et un autre sondage de CNBC datant de la semaine dernière montre qu’une majorité de CFO (chief financial officers) d’entreprises américaines s’attendent à une récession cette année, aux États-Unis. Comme dit plus haut, l’incertitude est très importante et cela se reflète aussi dans les divergences des prévisions.
Pour que les taux de la Chine puissent être revus à la hausse, Pékin doit s’attaquer à la consommation locale, toujours morose.
Pour l’Europe, les prévisions pourraient cependant être revues à la hausse, selon Georgieva. Cela à cause d’une hausse des dépenses militaires et la fin du frein à l’endettement en Allemagne. La directrice appelle ce frein, qui limitait les dépenses publiques, une “blessure auto-infligée”. L’économie allemande était à la traine du reste de l’Europe, depuis la fin de la relance post-covid.
Mais Georgieva met également en garde contre un risque, pour l’Europe mais pas que : avec le covid, de nombreux pays ont utilisé l’argent public pour répondre à la crise et soutenir l’économie. Ce qui a fait augmenter leurs dettes, et limite leur capacité à répondre à d’autres chocs. Surtout dans le cas où les taux des Banques centrales restent élevés (ce qui pourrait être le cas avec la hausse de l’inflation qui pourrait découler des nouveaux droits de douane).
-Participez à notre concours Trends Invest Challenge
-Suivez les cours du marché sur notre plateforme Trends Bourse Live
-Abonnez-vous à notre newsletter Bourse
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici