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Grèce et Espagne : pourquoi les épargnants paniquent
La Grèce est aujourd’hui ingouvernable. Pour tenter de s’en sortir, les Grecs n’ont plus d’autre choix que de devoir revoter le 17 juin prochain. En attendant cette date fatidique, le peuple grec a peur.
La Grèce est aujourd’hui ingouvernable. Pour tenter de s’en sortir, les Grecs n’ont plus d’autre choix que de devoir revoter le 17 juin prochain. En attendant cette date fatidique, le peuple grec a peur. Résultat de cette peur : c’est la course aux guichets des banques. Le Financial Times pense que plus d’un milliard d’euros a été retiré des banques grecques ces derniers jours.D’autres sources gouvernementales parlent de 700 millions d’euros. Au vu des chiffres, ce n’est sans doute pas encore la panique totale, mais c’est déjà une grosse peur.
La peur porte évidement sur une possible sortie de la Grèce si les partis anti-austérité n’arrivent pas à se mettre d’accord pour former un gouvernegjment et surtout rassurer les créanciers de la Grèce.
Le scénario du pire est évident : si la Grèce n’arrive pas à respecter ses engagements, l’union européenne et surtout le FMI cesseront de payer. N’oublions pas que l’aide décidée par l’Europe se fait par tranches et sur un compte sous séquestre. Autrement dit, la Grèce n’a reçu qu’une partie de cette aide. Or, sans cet argent, la Grèce ne pourra pas payer ses fonctionnaires ni ses pensionnés.
Ce serait donc la faillite de l’Etat grec – de ses banques – et donc de l’économie grecque dans son ensemble. Le pays de Platon n’aurait d’autre choix que de retourner à son ancienne monnaie, de déprécier sa nouvelle devise de 70 % et d’espérer que le regain de compétitivité effacera tous les inconvénients d’une sortie de l’euro.
En réalité, c’est illusoire – et c’est la raison pour laquelle les épargnants grecs sortent leurs euros de leurs comptes bancaires pour les stocker en cas de sortie de leur pays de la zone euro. Ils savent que dans ce cas , le gouvernement imposera un contrôle des changes.Quant aux Grecs les plus riches, il y a déjà longtemps qu’ils ont mis leur argent à l’abri en Grande-Bretagne, en Suisse ou en Allemagne !
L’Espagne n’est pas en reste en matière de fuite des dépôts. La quatrième banque du pays, Bankia, a été nationalisée par le gouvernement et depuis lors, le cours de cette banque a non seulement chuté, mais la presse a fait état de retraits massifs d’argent de cette banque. Le journal El Mundo a évoqué le chiffre d’un milliard d’euros retirés par les épargnants.
Le gouvernement espagnol a démenti ce jeudi ces retraits mais personne n’est dupe. En effet, l’Espagne a l’inconvénient non seulement d’avoir un secteur bancaire malade de l’ancienne spéculation immobilière, mais en plus, en cas de sortie de la Grèce de la zone euro, c’est l’Espagne qui sera le prochain pays en ligne de mire des marchés financiers. Il y a des situations plus agréables.
Amid Faljaoui (à Malaga)
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