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Et si l’Islande était le modèle à suivre ?

Cinq ans après la crise, 5 ans après la faillite de 3 grandes banques du pays, dont la fameuse banque Kaupthing – bien connue des épargnants belges – l’Islande a déjà remboursé le prêt accordé par le FMI.

La récession est terminée en Islande, elle a même fait place à une croissance économique de 2%, le taux de chômage est retombé à 5% et le gouvernement local a annoncé qu’il volait au secours des emprunteurs immobiliers.

En effet, les Islandais sont tellement surendettés que l’Etat a été contraint d’effacer, je dis bien effacer, une partie de leur dette. La remise de cette dette pourrait même atteindre 24.400 euros par foyer ! C’est énorme, mais selon les statistiques officielles, plus de la moitié des Islandais avait de la peine à joindre les deux bouts, surtout à cause des prêts immobiliers qu’ils avaient contractés et qui étaient indexés sur l’inflation !

Ces emprunts totalement dangereux avaient été vendus par les banques locales comme des petits pains à la grande époque de l’Islande triomphante. Cette indexation sur l’inflation s’est transformée en piège redoutable quand la devise locale s’est effondrée avec la crise. Résultat : tous les biens importés sont devenus du jour au lendemain nettement plus chers, et donc l’inflation a explosé. Les Islandais se sont alors retrouvés étranglés par leurs emprunts immobiliers indexés sur l’inflation.

Et donc, l’Islande a finalement décidé de soulager les ménages en annulant une partie de leur dette. Chose originale, cette annulation d’une partie de la dette immobilière va coûter 900 millions d’euros au gouvernement. Le gouvernement ne compte pas payer ce montant sous la forme d’impôt. Non, il va taxer les banques locales pour compenser ces 900 millions d’euros. Evidemment, quand on entend ce genre de choses, il est tentant de se dire que la Belgique, par exemple, devrait faire la même chose. Sauf que selon les experts, si l’Islande a pu réagir de la sorte, c’est parce que son économie est minuscule et que les montants en question restent raisonnables. La solution islandaise radicale n’est, hélas, pas exportable ailleurs. D’autant que si les banques islandaises ont été déloyales avec leurs clients, en les forçant à s’endetter, ce n’est pas le cas en Belgique. D’abord, parce que chez nous, il n’y a pas de crise hypothécaire, ni de crise immobilière et qu’en plus nos banques n’ont pas eu ce genre de comportement. Pour la simple raison que notre législation est l’une des plus contraignantes en la matière. Au fond, notre rigidité légale nous a sauvés de tous ces grands dérapages. Merci au législateur.

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