Une “croix de la mort”, plus vue depuis la chute brutale de la pandémie, apparaît au-dessus du marché du pétrole

Raffinerie de pétrole et de produits pétrochimiques, Kaduna, Nigeria
Raffinerie de pétrole et de produits pétrochimiques de Kaduna, au Nigeria. © Getty Images

Les cours du pétrole vont-ils chuter brutalement ? La moyenne mobile à court-terme est passé en dessous de celle à long-terme. Ce qui n’était plus arrivé depuis la pandémie, où le cours s’est effondré. Mais d’autres éléments pointent aussi vers un cours qui devrait rester bas et/ou continuer à chuter.

Le cours du pétrole dans le négatif : il fallait le voir pour le croire. En avril 2020, le cours du WTI texan avait chuté jusqu’à -37 dollars le baril. En cause : une baisse brutale de la demande, provoquée par les mesures de confinement à échelle mondiale. C’est un exemple extrême bien sûr, l’épisode était de courte durée, mais toujours est-il que le cours a souffert dans le contexte de la pandémie et des confinements.

Et le marché pourrait de nouveau être confronté à une telle chute. C’est ce que laisse présager un indicateur technique du marché qui évalue les tendances de la demande. Concrètement : la moyenne mobile à 50 jours pour les prix des contrats à terme est passée en dessous de celle à 200 jours ce mardi, rapporte Market Watch. La dernière fois que cela était arrivé, c’était juste avant les chutes de 2020 (le 25 février de cette année-là, pour être précis).

En clair, la moyenne à 50 jours est vue comme une jauge des tendances à court-terme, tandis que la moyenne à 200 jours est un indicateur pour les tendances baissières et haussières à long terme. Cela montrerait donc que les baisses observées à court terme, à l’heure actuelle, pourraient se transforment en une tendance baissière plus importante. Pour le passage de la première moyenne sous la deuxième, les analystes et observateurs du marché parlent donc d’une death cross (croix de la mort) – une sorte de marque sur les graphiques qu’il ne faudrait pas dépasser.

Surtout, les deux moyennes sont en baisse, tout comme en 2020. En septembre 2022, il y eut également une “croix de la mort”, mais cela ne compterait pas réellement, car la moyenne à 200 jours étaient en hausse. Mardi donc, la moyenne à 50 jours est passée à 77,456 dollars (de 77,739) et celle à 200 jours a baissé de 77,663 dollars à 77,647.

Pourquoi cette baisse ?

Une moyenne n’est bien entendu pas une boule de cristal pour les cours du pétrole dans les mois à venir, mais il y a différents autres éléments qui pointent vers un cours du pétrole qui devrait rester bas, voire continuer à baisser.

Ce sont notamment les perspectives pour l’économie, qui tourne au ralenti et ne devrait pas enclencher la deuxième de sitôt, qui pèsent sur le prix du pétrole (car la demande baisse). C’est le cas en Europe, mais aussi en Chine, plus gros importateur mondial d’or noir.

Cela pèse même plus sur les cours que d’autres facteurs qui devraient normalement pousser les prix vers le haut. A savoir des craintes sur une offre insuffisante (notamment à cause de réductions de la production), de tensions géopolitiques au Moyen-Orient, zone riche en pétrole, et les Banques centrales qui devraient bientôt commencer à réduire les taux d’intérêt.

Entre juillet et fin septembre, le prix du baril de Brent était en forte hausse, grimpant de 72 à plus de 95 dollars. Mais depuis, il est en rechute, tombant jusqu’à 73 dollars le 12 décembre. Avec les attaques des Houthis en mer Rouge et des risques pour les navires, qui ont préféré contourner le continent africain, il est reparti à la hausse, jusqu’à plus de 80 dollars. Mais des navires commencent à reprendre la route de la mer Rouge : le prix du baril a baissé à nouveau, se négociant à 78 dollars à l’heure d’écrire ces lignes.

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