Un projet concret de SMR au port d’Anvers est en discussion
Une réunion préparatoire a eu lieu fin novembre autour d’un projet canadien. L’intérêt du port d’Anvers et des industriels est concret. Il reste à concrétiser et… à adapter la loi.
L’installation d’un SMR, ces petits réacteurs nucléaires qui feront l’avenir du secteur, serait un projet “idéal” pour le port d’Anvers et ses industries. Il est désormais un peu plus concret. Fin novembre, une réunion a eu lieu entre les partenaires potentiellement intéressés autour d’un projet canadien. Une marque d’intérêt certaine a été annoncée.
Ce serait un moyen idéal de nourrir localement la filière ‘hydrogène’ sur laquelle misent beaucoup les autorités belges. “On entend souvent parler de l’hydrogène vert, et c’est évidemment important, dit Serge Dauby, directeur général du Forum nucléaire belge. Mais si nous le faisons à partir des énergies renouvelables, on risque de ne plus avoir suffisamment d’électricité pour faire fonctionner les lampes dans nos maisons. Importer l’hydrogène est une idiotie: la situation géopolitique nous apprend que l’on doit être le plus autonome possible. Transporter l’hydrogène, cela a un coût exorbitant.”
Alors? Le nucléaire de nouvelle génération est une solution idéale. “Pour répondre aux besoins des grosses industries, cela fait tout à fait sens d’installer des SMR sur le port d’Anvers.” Ce serait envisageable à l’horizon 2030 ou 2035.
Une réunion le 23 novembre
Le 23 novembre, le Forum nucléaire belge a réuni à cette fin des partenaires susceptibles de travailler ensemble. “Nous avons appris par hasard que des opérateurs canadiens actuellement occupés à construire un prototype étaient de passage en Belgique. Le projet est très avancé, et devrait être concrétisé en 2028. En moins d’un mois, nous avons rassemblé cet opérateur avec les industries électro-intensives en Belgique. Le but était de mettre les gens en contact.” Tractebel était de la partie, qui est support de ces gens en tant que bureau d’études. Le centre de recherche nucléaire SCK CEN était également présent, lui qui travaille à un SMR de quatrième génération.
“Le lendemain, nous étions au port d’Anvers où nous avons reçu un accueil clair, net et précis sur la volonté, le besoin et l’urgence d’accueillir des SMR sur le port d’Anvers, ajoute Serge Dauby. L’accord est-il signé pour autant? Non, mais l’intérêt est très clair et les discussions vont se poursuivre.” Très clairement, dit-il, l’industrie pourrait contribuer à l’investissement “puisque c’est dans son intérêt”.
Abroger la loi de 2003
Pour rendre cela possible, il faut que “le cadre régulatoire soit clair et précis, donc que la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire soit abandonnée”. C’est là que le bât blesse. Jusqu’ici, la Vivaldi fédérale n’a pu s’entendre sur une abrogation de cette législation qui fait figure de tabou pour les écologistes. “Nous sommes à dix ans de l’activité, quand on nous dit que l’on a encore le temps de discuter de cette loi, c’est faux, il faut en discuter d’urgence”, dit Serge Dauby.
Concrètement, plusieurs propositions de loi émanant de parlementaires (dont le MR et la N-VA) se trouvent au menu du parlement. Un horizon possible serait… que l’un de ces textes soit voté après les élections du 9 juin 2024, quand le gouvernement sera en affaires courantes – c’est généralement le moment propice pour des majorités alternatives. Le MR en a fait son cheval de bataille et Bart De Wever, président de la N-VA et bourgmestre d’Anvers, en a fait une priorité également.
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