Transition énergétique: la pompe à chaleur injustement critiquée

La pompe à chaleur a-t-elle réellement le même impact environnemental qu’une chaudière à gaz ? Une thèse de doctorat à l’UGent, qui arrive à cette conclusion, suscite un débat houleux parmi les experts en énergie.

Les pompes à chaleur, souvent présentées comme une solution écologique pour réduire les émissions de CO₂, font l’objet d’un débat animé entre experts en Flandre. Une étude de l’Université de Gand (UGent) relayée sur LinkedIN, suggère que leur impact environnemental total serait similaire à celui des chaudières à gaz. Des experts critiquent cette conclusion. Ils estiment que les avancées technologiques et l’évolution des matériaux rendent ces dispositifs essentiels dans la lutte contre le changement climatique, rapporte De Standaard

Des matériaux supplémentaires, un impact initial plus élevé  

Bien que les pompes à chaleur émettent entre 30 et 50 % moins de CO₂ que les chaudières à gaz, elles nécessitent plus de matériaux – principalement du cuivre, des plastiques et des fluides frigorigènes – ce qui entraîne un impact environnemental initial quatre fois supérieur, pointent les critiques. Cependant, cet impact se lisse sur l’ensemble de leur durée de vie. Les deux systèmes se rapprochent en termes d’impact global. 

Des chiffres “obsolètes” 

Nathalie Devriendt, directrice de l’Organisation de l’Énergie Durable (ODE) en Flandre, critique l’étude dans le journal flamand. Elle affirme que « la pompe à chaleur est injustement mise en cause » et que les chiffres utilisés sont « obsolètes ». Elle souligne l’importance de ne pas semer le doute sur cette technologie essentielle pour la transition énergétique. Devriendt estime également que l’évolution rapide de la technologie des pompes à chaleur, notamment les fluides frigorigènes, n’est pas prise en compte dans l’étude de l’UGent.   

Une technologie en constante évolution

De son côté, Bram Claeys, conseiller principal au Regulatory Assistance Project (RAP), reconnaît que les pompes à chaleur et les réseaux de chaleur sont cruciaux pour réduire l’empreinte carbone des bâtiments, tout en appelant à rester critiques sur leur impact environnemental global. Il souligne que l’évaluation de l’impact dans l’étude réalisée par l’UGent est une « photographie à un moment donné », alors que les matériaux utilisés dans les pompes à chaleur évoluent rapidement.

Réduire l’empreinte carbone des bâtiments : le rôle clé des pompes à chaleur 

Ruben Baetens, de la KULeuven, insiste de son côté sur le fait qu’une pompe à chaleur en activité émet jusqu’à « la moitié moins de CO₂ » qu’une chaudière à gaz. Il reconnaît cependant que la production des pompes à chaleur peut être améliorée, mais estime que la solution réside dans le perfectionnement de la technologie plutôt que dans une diminution de leur installation. Baetens rappelle également que l’Europe prévoit d’interdire certains fluides frigorigènes critiqués pour leur fort impact environnemental à partir de 2025, indiquant ainsi une amélioration continue.  En résumé, bien que les critiques soulèvent certaines questions sur les matériaux et la fabrication des pompes à chaleur, les experts s’accordent à dire que leur impact environnemental ne fera que diminuer avec l’évolution des technologies et les politiques de soutien aux énergies renouvelables. 

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