Tempête parfaite : le gaz repart en flèche

Infrastructure gazière en Allemagne. (Photo by Jens Büttner/picture alliance via Getty Images) © Getty Images

Importante hausse du prix sur le marché du gaz en ce début de semaine. Trois événements distincts, mais qui se déroulent en même temps, poussent le prix vers le haut.

Alors que le cours du gaz européen était calme ces dernières semaines, il repart en flèche en ce début de semaine. Entre la clôture vendredi et ce mercredi matin, il a augmenté de 30%, passant de 38 à 49 euros le MWh sur le marché de gros (TTF).

Trois événements distincts viennent perturber le marché. Notons que le marché est tendu, les capacités de réserve sont limités, et donc des événements qui peuvent de prime abord sembler lointains et sans impact direct pour l’Europe peuvent vite prendre des proportions importantes en matière de prix. Surtout s’ils arrivent en même temps.

Guerre, grèves et sabotage

Ainsi, premièrement, il y a la guerre entre Israël et le Hamas. Israël a suspendu les activités sur d’importants champs pétroliers dans la Méditerranée lundi. Le pays doit alors remplacer ces quantités, et devrait se servir auprès des mêmes fournisseurs que l’Europe.

Deuxièmement, les travailleurs australiens de Chevron ont à nouveau menacé de faire grève, vendredi passé. Une surprise, car un accord avait été trouvé et le conflit social semblait terminé. Le marché n’aime pas les surprises. En août, ces menaces de grève avaient déjà fait augmenter le prix du gaz européen de 30%. Là aussi, les clients devraient chercher d’autres fournisseurs. Or, la production de Chevron en Australie représente 7% de l’offre mondiale.

Troisièmement, la Finlande a ouvert une enquête pour suspicions de sabotage ce mardi. Une fuite a été découverte sur un gazoduc, Balticonnector, reliant le pays à l’Estonie, ce week-end. La pression avait soudainement chuté, de manière inhabituelle. Des éléments pointeraient donc vers une “activité externe” et une enquête a été ouverte. Ce qui présente évidemment un risque énorme. Un deuxième acte de sabotage, après l’explosion de Nord Stream 2, montrerait que les infrastructures européennes ne sont pas en sécurité et qu’il faudrait craindre d’autres actions, sur des gazoducs encore plus importants. Ce qui est préoccupant aussi est que selon qui est le coupable, un tel sabotage pourrait être vu comme un casus belli par la Finlande, qui vient de rejoindre l’OTAN. Et qui dit risque, dit hausse des prix.

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