Stupéfiant: les importations belges d’électricité ont coûté 1 milliard d’euros en 2024

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La Creg s’étonne de l’importance de ce montant alors que les coûts de l’énergie n’étaient pourtant pas au plus haut. Cela témoigne de la nécessité d’agir rapidement pour améliorer notre autonomie énergétique.

Le mot n’est pas courant dans la bouche même du régulateur énergétique: “stupéfiant”. Voilà comment la Creg décrit le montant payé par notre pays pour les importantes d’électricité en 2024.

Le coût total des importations nettes d’électricité par la Belgique a atteint l’an dernier 1,04 milliard d’euros, indique-t-elle dans un rapport”. Pour autant, la Belgique a connu en 2024 des prix de gros de l’électricité “relativement bas”.

Voilà qui apporte du grain à moudre à la volonté cutivée par l’Arizona fédérale de relancer la filière nucléaire, après le vote de l’abrogation de la sortie survenu la semaine dernière.

Le ministre fédéral de l’Energie, Mathieu Bihet (MR), explique dans un entretien accordé à Trends Tendances cette semaine qu’il n’entend pas perdre de temps et qu’il accouchera d’ici la fin de la législature d’un nouveau mix énergétique, préparé avec le Premier ministre.

L’absence de nucléaire

Le rapport de la Creg donne des clés pour analyser la situation.

De 2015 à 2018, la Belgique était fortement dépendante des importations d’électricité produite chez ses voisins en raison d’une moins grande disponibilité des centrales nucléaires. Entre 2019 et 2022, la situation a évolué puisque la plus grande disponibilité de l’énergie nucléaire et la mise en service de deux nouvelles interconnexions (vers le Royaume-Uni et vers l’Allemagne) ont permis à la Belgique de devenir exportateur net d’électricité pendant quatre années.

Retour à la case départ en 2023: la Belgique est redevenu importateur et la tendance s’est même renforcée l’an dernier, le pays ayant enregistré des importations nettes de 10,7 TWh. “Le coût total de ces flux d’importation nets a atteint la somme stupéfiante de 1,04 milliard d’euros (payés aux producteurs des pays voisins), contre 1,33 milliard d’euros de recettes en 2022 (payées par les consommateurs des pays voisins)”, souligne la Commission de régulation de l’énergie et du gaz (Creg) dans son rapport de monitoring annuel publié mercredi. 

“Ce résultat non intuitif”, qui “va à l’encontre de la logique selon laquelle les zones à bas prix exportent vers les zones à prix élevés”, selon la Creg, peut s’expliquer par la proximité d’une production d’électricité nucléaire et renouvelable abondante et bon marché en provenance de France et par l’effet de soulagement que les flux d’importation belges peuvent avoir sur un réseau de transport soumis à la pression d’exporter de la France vers d’autres pays européens.

L’électrification massive de nos usages – de la voiture aux pompes à chaleur – impliquera davantage de capacités encore ces prochaines années.

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