Royaume-Uni: feu vert à un champ gazier décrié de Shell en mer du Nord
Les autorités britanniques, qui ont relancé le développement des hydrocarbures en mer du Nord depuis le début de la guerre en Ukraine, au grand dam des écologistes, ont donné mercredi le feu vert à un nouveau champ gazier qui sera exploité par Shell.
L’Autorité britannique du pétrole et du gaz (OGA) “a donné son accord” mercredi au champ gazier Victory, situé au nord-ouest des îles Shetland, et “le projet peut donc se poursuivre”, selon un document officiel publié sur le site du gouvernement du Royaume-Uni. “Une fois opérationnel, le champ contribuera à maintenir la production nationale de gaz pour les foyers et les entreprises et la production d’électricité britannique”, a fait valoir de son côté Shell dans un communiqué. L’entreprise a confirmé qu’elle investissait dans ce projet mais, interrogée par l’AFP, s’est refusé à préciser le montant injecté.
“Shell ne prend tout simplement pas au sérieux la prévention d’un changement climatique catastrophique”
“La poursuite des investissements est nécessaire pour soutenir la production nationale [du Royaume-Uni], qui diminue plus rapidement que la demande de pétrole et de gaz” dans le pays, a assuré Simon Roddy, un responsable de Shell pour l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures, cité dans le communiqué.
Le champ Victory devrait entrer en service au milieu de la décennie et produire à son maximum suffisamment de gaz pour chauffer près de 900.000 foyers par an, selon Shell.
La guerre en Ukraine a remis la sécurité énergétique au coeur des priorités de Londres, qui a annoncé une pléthore de nouveaux permis d’exploration pétrolière et gazière, une stratégie décriée par les ONG écologistes. “Cette décision d’investissement est une preuve supplémentaire que Shell ne prend tout simplement pas au sérieux la prévention d’un changement climatique catastrophique”, a réagi Charlie Kronick, conseiller climat de Greenpeace au Royaume-Uni, dans une déclaration transmise à l’AFP.