Panneaux solaires et batteries domestiques branchés: feu vert pour les dispositifs « plug-and-play » en Belgique

panneaux solaires balcon
Panneaux solaires plug and play. © Getty Images

Les panneaux solaires et les batteries domestiques que l’on peut brancher sur une prise standard étaient interdits dans notre pays. A partir du mois d’avril, ils seront autorisés. Quels sont les avantages ? Pour qui sont-ils utiles ?

Les panneaux solaires et les batteries domestiques enfichables seront autorisés dans notre pays le 17 avril prochain. C’est ce qu’a décidé Synergrid, la fédération des gestionnaires de réseaux d’électricité et de gaz en Belgique. Comme pour les panneaux solaires ordinaires et les batteries domestiques, vous devez enregistrer ces appareils auprès du gestionnaire de réseau Fluvius. Seuls les produits homologués par Synergrid sont autorisés.

L’un des principaux avantages de ces paquets solaires est leur facilité d’installation : il suffit de les brancher sur une prise de courant à l’aide d’une fiche classique. Leur utilisation ne nécessite pas de frais supplémentaires, ni d’adaptation de votre armoire électrique, ainsi que l’installation par un spécialiste ou une inspection séparée.

Les panneaux solaires prêts à l’emploi peuvent être installés sur un mur, une terrasse, un balcon ou un toit plat. Ils peuvent intéresser les locataires (qui peuvent simplement emporter leurs panneaux avec eux lorsqu’ils déménagent), les maisons dont la surface (de toit) est limitée, les personnes disposant d’un petit budget et les bricoleurs.

Les batteries domestiques prêtes à l’emploi offrent des avantages à un public beaucoup plus large. Elles peuvent également être utiles à ceux qui disposent déjà de panneaux solaires fixes sur le toit. Vous placez la batterie plug-and-play relativement compacte n’importe où dans votre maison et vous la branchez à une prise de courant. La batterie peut se recharger grâce à l’énergie produite par les panneaux solaires et se décharger à nouveau pour alimenter n’importe quel appareil connecté à une prise de courant.

Rattraper le retard

Plus de 500 000 panneaux solaires prêts à l’emploi ont été installés en Allemagne l’année dernière. « Les panneaux et les batteries plug-and-play sont également autorisés en France et aux Pays-Bas depuis un certain temps déjà », explique Jan Wellens, PDG de MyGrid, une start-up belge qui lancera son ModuleOne dans quelques mois : une batterie domestique plug-and-play développée par ses soins, portable et pouvant également être utilisée à l’extérieur (dans le jardin, en voyage, en camping).

« L’environnement réglementaire ne pouvait plus être laissé de côté. Pour les utilisateurs belges, il n’était pas si difficile de commander de tels systèmes à l’étranger. Si les gens utilisent de toute façon ces systèmes chez nous, ils préfèrent être réglementés.

Les risques

L’été dernier, Joannes Laveyne, chercheur au laboratoire d’énergie électrique de l’université de Gand, a exprimé ses doutes quant à la sécurité des batteries domestiques plug-and-play dans une interview accordée à Trends. « Il ne me semble pas inoffensif de réinjecter de l’énergie dans une prise de courant. Qu’en est-il des vieilles maisons et des vieilles lignes électriques ? « Je reste sur ma position », déclare-t-il aujourd’hui. « J’ai été surpris par les ajustements apportés par Synergrid à la réglementation. En effet, il n’y a plus de limitation de puissance pour les installations de production décentralisées, telles que les panneaux solaires enfichables. Ceux-ci peuvent désormais être raccordés sans connexion fixe au réseau, simplement à l’aide d’une prise de courant ».

Laveyne est d’autant plus surpris qu’il estime que cela présente des risques, non seulement dans les maisons anciennes, mais aussi en cas d’utilisation incorrecte des systèmes. « Supposons que quelqu’un connecte plusieurs panneaux solaires enfichables à la même prise via une rallonge, cela pourrait conduire à des situations dangereuses », souligne-t-il. « D’un autre côté, le même risque s’applique aux décharges électriques. Pensez à une fête où quatre caquelons à fondue sont branchés sur une seule prise. C’est probablement la raison pour laquelle ils ont décidé de s’en remettre au bon sens des utilisateurs ».

« Pour des raisons de sécurité, les batteries plug-and-play peuvent injecter un maximum de 800 watts dans un réseau domestique », explique Paul Straathof, PDG et fondateur de HomeWizard, un développeur et vendeur néerlandais de compteurs d’énergie et de prises intelligentes qui vient de lancer une batterie domestique plug-and-play. Pour éviter les accidents, la nouvelle réglementation belge exige également que les appareils s’éteignent automatiquement en cas de panne de courant. Ils protègent ainsi à la fois les utilisateurs et les techniciens travaillant sur le réseau. « Notre batterie est également équipée d’un compteur qui détecte les mouvements, les chocs et les chutes. Si la batterie est endommagée, elle s’éteint automatiquement ».

Faible capacité de stockage

Une batterie domestique fixe moyenne a une capacité de stockage de 5 à 10 kilowattheures (kWh). Les batteries plug-and-play de MyGrid (1,5 kWh) et HomeWizard (2,7 kWh) sont beaucoup plus petites. Est-ce un inconvénient ? « C’est en fait un avantage », répond Paul Straathof. « Pourquoi payer plus cher pour une grosse batterie qui n’est jamais complètement chargée en hiver et qui est encore trop petite en été ? Nous savons, grâce à nos propres mesures, que 80 % des ménages disposent de 2,7 kilowattheures pour alimenter leur maison après le coucher du soleil. La plupart des foyers ne consomment que 200 à 300 watts la nuit. Ceux qui ont besoin de plus peuvent connecter deux ou plusieurs de nos batteries de manière modulaire ».

Les batteries plug-and-play ne sont pas seulement moins chères que de nombreuses batteries domestiques fixes, elles sont aussi beaucoup plus fréquentes. « Parce qu’elles sont plus petites, elles seront toujours utiles », explique Joannes Laveyne. « En termes absolus, les installations plus grandes sont plus rentables, mais la période d’amortissement des petites installations est plus intéressante. Pendant les périodes ensoleillées, une telle batterie peut se charger et se décharger complètement plusieurs fois par jour. « Et non, elles ne s’usent pas nécessairement plus vite pour autant. Elles sont simplement utilisées de manière plus optimale. Avec une durée de vie prévue de 15 ans, il s’agit d’un investissement durable », affirme M. Straathof.

Contrôle intelligent

La prochaine étape pour les systèmes plug-and-play est le contrôle intelligent. MyGrid et HomeWizard offrent ou offriront bientôt aux utilisateurs un aperçu de la quantité d’énergie que les batteries chargent et déchargent par le biais d’une application. Et grâce à une connexion intelligente avec le compteur P1, une fiche que vous insérez dans le port P1 de votre compteur numérique, la batterie peut stocker de l’énergie pendant les heures creuses et la restituer lorsque les prix sont élevés.

HomeWizard et MyGrid s’attendent tous deux à une forte croissance de l’adoption des batteries plug-and-play, en partie en raison du besoin croissant de stabilité et d’indépendance énergétiques en Europe. Jan Wellens prévoit également une augmentation de la décentralisation : « En stockant l’énergie localement, nous améliorons non seulement la stabilité du réseau, mais nous réduisons également notre dépendance à l’égard des influences géopolitiques. »

Dimitri Dewever

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content