En Belgique, se chauffer au bois reste possible si l’on adopte ces bons gestes
La ville d’Utrecht a récemment remis le débat sur la table: faut-il continuer à se chauffer au bois malgré les conséquences que cela peut avoir sur la santé et l’environnement? En Belgique, il n’est pas encore question de l’interdire, à condition de respecter certaines bonnes pratiques.
Se réchauffer au coin du feu a un coût environnemental et sanitaire… Quand le bois brûle, il émet des polluants atmosphériques, dont notamment des particules fines. Raison pour laquelle la ville d’Utrecht a pris la décision drastique d’interdire complètement ce mode de chauffage dès 2030. En Belgique, on ne parle pas (encore) d’interdiction, mais de prudence… et de bonnes pratiques. Bien brûler son bois de chauffage est en effet important pour limiter les risques.
Et pour cause: les émissions de polluants dégagés par la combustion du bois dans l’air dépendent de la manière dont on utilise nos appareils ou notre cheminée. Ainsi, même un appareil récent peut polluer autant qu’un vieil appareil, s’il est mal utilisé. Du choix du bois à l’utilisation de votre poêle, découvrez les gestes qui font la différence. Pour garantir une combustion plus propre et efficace.
Le bon appareil
Avant de gratter l’allumette, il faut d’abord s’assurer d’avoir du bon matériel de qualité, et adapté à son mode de vie.
Privilégier le neuf
Voitures, vêtements, électroménager… En Belgique, le marché de l’occasion progresse dans de nombreux domaines. Vous pourriez donc être tenté d’acheter un poêle en seconde main. Néanmoins, les poêles et inserts modernes sont bien plus performants et garantissent une meilleure combustion du bois. Dans ce cas-ci, mieux vaut donc privilégier le neuf à l’ancien. Sur le long terme, votre portefeuille, votre santé et l’environnement vous en remercieront.
- les poêles et inserts à bûches ont un rendement maximal entre 75 et 90%.
- les poêles et inserts à granulés ont un rendement de 85 à 98%.
Bannir les feux ouverts
Une cheminée ouverte crée certes une belle ambiance chaleureuse, mais ce n’est pas du tout un bon moyen pour se chauffer. Quand vous brûlez une bûche, 90% de l’énergie qu’elle fournit est perdue. Selon la campagne « La maîtrise du feu », un feu ouvert, qui aspire tout l’air de la pièce à chauffer, peut refroidir la maison! « L’air chaud est évacué par la cheminée et est remplacé par de l’air froid en grande quantité venant de l’extérieur. »
De plus, les cheminées et les poêles sans porte présentent un risque d’intoxication au monoxyde de carbone et d’incendie.
Adapter votre poêle à votre habitation
Le foyer doit être proportionné à votre pièce. Cela ne sert à rien de miser sur un poêle très puissant. S’il chauffe de trop, vous aurez tendance à le faire fonctionner en réduisant l’apport d’air pour faire baisser la chaleur à l’intérieur. Or, un appareil doit pouvoir fonctionner autant que possible à sa puissance nominale. Au risque sinon de provoquer une mauvaise combustion, un encrassement et une augmentation des émissions polluantes.
S’assurer du bon fonctionnement de l’appareil
La règle numéro 1: suivre les indications du fabricant. L’utilisation d’un appareil diffère d’une marque à l’autre.
Une cheminée avec un bon tirage est essentielle pour garantir une évacuation optimale des gaz. Le poêle doit avoir un apport d’air suffisant. Mieux vaut donc opter pour un appareil étanche avec une arrivée d’air de l’extérieur. Si ce n’est pas possible, vous pouvez également placer une grille de ventilation.
Nettoyer régulièrement l’appareil et la cheminée
Le ramonage du conduit de votre cheminée doit être effectué chaque année par un professionnel. Et pour optimiser les performances de l’appareil, il est conseillé de nettoyer le foyer aussi souvent que nécessaire, au moins une fois par an.
Le bon bois
Outre un bon appareil, le choix du combustible a également toute son importance.
Brûler du bois bien sec
On conseille de brûlez du bois bien sec (avec un taux d’humidité inférieur à 23%), avec le moins d’écorce possible. La combustion de bois humide produit en effet moins d’énergie, dégage davantage de substances polluantes nuisibles pour la santé, limite les performances des appareils et encrasse votre équipement.
Utiliser du bois labellisé et non traité
Vous souhaitez avoir une consommation durable et zéro carbone? Achetez du bois qui ne participe pas à la déforestation. De plus en plus de produits certifiés sont offerts par les grandes surfaces, les négociants, importateurs et distributeurs de produits en bois ou papier. Vous pouvez vous fier au label FSC (Forest Stewardship Council) et au label PEFC (Programme for the Endorsment of Forest Certification Schemes).
Ne brûlez pas des bois traités! Oubliez les déchets de bois de chantier, les vieux meubles, les agglomérés, les bois peints, vernis ou imprégnés: ceux-ci dégagent des polluants très nocifs lorsqu’ils sont brûlés.
Bien choisir son bois
Utilisez de préférence des bûches fendues. Il faut enfin choisir les bonnes essences, car elles n’ont pas toutes le même pouvoir calorifique. Sachez donc que les meilleurs bois de chauffage sont le hêtre, le frêne, les fruitiers… Le peuplier et le saule se consument plus vite.
La bonne utilisation
Une fois que vous vous êtes assuré d’avoir un appareil adéquat et du bois de qualité, place à l’allumage!
Allumer le feu par le haut
C’est ce qu’on appelle la méthode de l’allumage inversé. Pour ce faire, placez vos bûches en dessous, les bûchettes et les allume-feux sur le dessus. “Vous réduirez ainsi jusqu’à 6 fois l’émission de particules polluantes lors de la phase d’allumage!”, assure la campagne “La maîtrise du feu”.
Alimenter peu mais régulièrement le foyer
Ne surchargez pas le foyer et espacez les bûches pour que l’air circule. La règle: remplir le foyer au deux tiers. Et surtout: “évitez de vous précipiter pour recharger le foyer”, conseille-t-on encore. En ajoutant du bois sur un lit de braises plutôt que sur des flammes vives, vous évitez un excès de combustion rapide, ce qui prolonge la durée de la flambée et optimise la chaleur produite. Cette approche permet aussi de mieux contrôler la consommation de bois, tout en gardant un feu constant et agréable.
Eviter le contact des bûches avec les parois du foyer
Pour un feu plus efficace, disposez les bûches de manière à laisser un espace suffisant entre elles et les parois du foyer. Le contact direct entre les bûches et les parois du foyer peut limiter la circulation de l’air autour du bois, ce qui réduit la qualité de la combustion. Cela peut également endommager les parois à long terme, surtout si celles-ci ne sont pas conçues pour résister à une exposition continue aux flammes.
Régler l’alimentation de l’air
Régler l’alimentation en air est essentiel pour obtenir une combustion efficace et prolongée. En effet, le feu a besoin d’oxygène pour brûler, mais la quantité d’air doit être bien ajustée pour éviter une combustion trop rapide ou, au contraire, étouffée. Ajustez l’air en fonction de la taille et de l’intensité souhaitées du feu. Plus le feu diminue, moins il a besoin d’air pour continuer à brûler efficacement.
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