Peut-on acheter n’importe quel pellet pour son poêle? Les critères décisifs

poele à pellets
Les experts ont tendance à dire qu’il vaut mieux privilégier le pellet de résineux, qui ne contient pas d’agglomérant chimique. © Getty Images
Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Envie de refaire votre stock de pellets pour cet hiver ? Il existe sur le marché différents types de granulés pour poêle et chaudière. Mais peut-on prendre tout et n’importe quoi?

Pellet provenant de résineux, de feuillus, ou mixte ; avec ou sans certification ; petit ou grand granulé… Selon le vendeur, les sacs de pellets peuvent varier considérablement. Peut-on prendre le sac le moins cher, quitte à l’acheter à l’étranger, ou faut-il acheter des granulés spécifiques? Quels sont les critères qui déterminent un pellet de qualité?

Prendre tout et n’importe quoi?

La plupart des experts vous le diront: la qualité du pellet utilisé a un rôle important à jouer. Et en Belgique, on ne rigole pas avec certains critères, surtout si l’on veut optimiser le chauffage et garantir la longévité de son poêle ou de sa chaudière.

Un Arrêté Royal impose notamment le respect de certaines normes à tous les fabricants et vendeurs de pellets. Par exemple, le bois utilisé pour la production des pellets doit contenir du bois non traité chimiquement et provenir d’exploitations forestières durables telles que celles labellisées FSC, PEFC. La présence de vernis, colles, peintures… est dès lors interdite. Outre ce critère de durabilité, plusieurs exigences techniques doivent également être satisfaites, notamment en termes d’humidité, de teneur en cendre et de pouvoir calorifique.

En résumé: non, il ne faut pas prendre tout et n’importe quoi. Mieux vaut sélectionner son pellet avec soin.

Quels sont les critères de qualité du pellet?

Un pellet de mauvaise qualité est moins performant et plus nocif pour votre système de chauffage. Non seulement, il risque de se consumer plus vite et donc d’émettre moins de chaleur. Mais en plus, certains granulés peuvent endommager les poêles et chaudières. Lors de votre achat, vérifiez donc les points suivants:

1. La certification du produit

Les certifications sont souvent synonymes de qualité de produit. En général, vous ne pourrez pas vous tromper en sélectionnant un pellet présentant les labels ENplus, DINplus, PEFC et autres.

Le label ENplus, très courant en Belgique, est une certification européenne qui couvre l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement en granulés de bois – depuis les premières étapes de la production jusqu’au processus de livraison. Les granulés ENplus sont généralement testés pour leur durabilité, leur densité, leur teneur en cendres et leur teneur en humidité…  Les pouvoirs calorifiques et le pourcentage d’additifs sont également contrôlés, afin de garantir un fonctionnement optimal des appareils à pellets.

2. L’origine et la composition

En termes d’origine, il est recommandé de privilégier l’achat de pellets issus de déchets de bois, tels que la sciure, les copeaux, les branches, les chutes de bois ou les plaquettes, plutôt que de bois abattu spécifiquement pour la production de pellets.

Les pellets produits en Wallonie sont très majoritairement produits au départ de sous-produits de l’industrie de transformation du bois, comme par exemple la sciure générée par l’activité normale de sciage du bois. Mais il peut arriver que des bois soit directement broyés afin d’être transformés en pellets. Il s’agit alors de bois déclassés (trop tordus, fourchus, présentant des défauts de conformation non détectés lors de l’abattage…) qui ne peuvent être valorisés en sciage. Mais ce dernier cas est rarissime.

En termes de composition, les choix ne manquent pas sur le marché. La variété des essences et des associations est assez large:

  • les pellets de feuillus: le chêne, le frêne, le châtaignier, l’acacia, l’eucalyptus, le bouleau, le charme, l’érable, le teck etc.
  • les pellets de résineux: le sapin, le pin, le cèdre, l’épicéa, ou encore le mélèze.
  • les pellets mixtes: une association à 70 à 80% de bois de feuillus et de 20 à 30% de bois de résineux, et inversement.

La grande différence entre les pellets feuillus et résineux vient de leur composition naturelle: le pellet de résineux est naturellement aggloméré grâce à la présence de résine (sève) tandis que le pellet feuillu est lui naturellement bien plus sec et dépourvu de résine. Ce dernier est donc moins résistant et doit contenir un agglomérant chimique.

Les experts ont tendance à dire qu’il vaut mieux privilégier le pellet de résineux, qui ne contient pas d’agglomérant chimique, et qui produira donc moins de cendres. De quoi garantir à long terme un meilleur rendement. Le pellet mixte peut être une solution envisageable afin de tirer profit des deux types d’essences.

3. La densité et le pouvoir calorifique

La densité du pellet constitue un critère de qualité déterminant. La compression du bois (sciure, déchets…) permet en effet d’obtenir plus de matière dans un même volume, ce qui augmente fortement son efficacité énergétique lors de la combustion. Cette masse volumique doit toujours être supérieure à 600 kg/m3.

Ce critère influence également le pouvoir calorifique des granulés, qui mesure la quantité de chaleur que le pellet dégage lors de sa combustion. Une donnée intéressante à connaître pour estimer la quantité de pellets dont vous aurez besoin pour chauffer votre maison. Ainsi, plus le pouvoir calorifique du pellet sera élevé, moins vous aurez besoin de combustible pour atteindre la température désirée, et donc plus vous économiserez de l’argent.

Pour autant, un pouvoir calorifique trop élevé peut être nocif pour votre appareil, car il peut causer une mauvaise combustion, générer trop de cendres et encrasser l’appareil.

Le pouvoir calorifique idéal des pellets certifiés serait compris entre 4,6 et 5.3 KWh/kg.

4. Les dimensions des granulés

La taille des pellets n’est pas non plus anodine: trop petits, ils risquent de boucher les appareils dotés d’un système à vis, trop grands, et ce sont les systèmes de ventilation qui sont menacés.

Pour assurer le bon fonctionnement de l’appareil de chauffage, il faudrait idéalement privilégier des pellets de 6 à 8 millimètres de diamètre, dont la longueur ne dépasse pas 40 millimètres. Ces dimensions sont standardisées en Europe et en Belgique, difficile donc de se tromper.

5. Le taux d’humidité

Les déchets de bois qui composent le pellet sont d’abord séchés avant d’être fortement compressés. Par définition, les pellets ont donc un taux d’humidité particulièrement bas (souvent inférieur à 10%). De quoi permettre une excellente combustion avec un dégagement de chaleur optimisé.

6. La teneur en cendres

La cendre est inévitable lors de la combustion de résidus de bois. C’est pourtant elle qui encrasse le système de chauffage et, à long terme, finit par abîmer l’appareil. Heureusement, selon la qualité du pellet utilisé, la teneur en cendres peut être limitée. Et qui dit moins de cendres, dit également meilleure combustion.

La certification DINplus garantit des pellets avec une teneur en cendres inférieure à 0,5%, tandis que la norme ENplus garantit un seuil limité à 0,7%.

Un pellet compatible avec son poêle

Les étiquettes ne sont pas toujours claires, et il est parfois difficile de distinguer les divers critères présentés juste avant. Pour ne pas se tromper, une chose à retenir: mieux vaut demander conseil directement auprès du vendeur de votre poêle ou chaudière à pellets. Il saura vous rediriger vers les pellets les plus adaptés à son système de chauffage.

Suivez Trends-Tendances sur Facebook, Instagram, LinkedIn et Bluesky pour rester informé(e) des dernières tendances économiques, financières et entrepreneuriales.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Expertise Partenaire