Pourquoi le prix du pétrole atteint son niveau le plus bas en trois ans
Avec une demande en baisse suite aux risques de ralentissement économique, et une offre qui est en surcapacité : le prix du pétrole est en chute.
Il faut remonter à décembre 2021, soit avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, pour trouver un baril au prix de ce mardi. Soit 68,99 dollars, après une chute de 4% en une journée. Ce mercredi, il était de nouveau au-dessus de la barre symbolique des 70 dollars, mais de très peu.
Voilà un gros contraste avec le mois de septembre d’il y a un an : après une hausse tout au long de l’été (+30%), le prix du baril a failli atteindre les 100 dollars. Ici, il est en chute de 10% par rapport à début juin, et même en chute de 20% par rapport à son pic de l’été atteint début juillet (87,5 dollars).
Demande mondiale
Ce n’est pas nouveau : les craintes de ralentissement économique à échelle mondiale pèsent sur le cours du pétrole. Ces craintes vont et viennent depuis deux ans environ, et font ainsi fluctuer le prix du pétrole. Elles se sont intensifiées en août et en septembre, avec la publication de données du marché du travail et aux Etats-Unis notamment. Ce qui a également fait chuter la bourse et les cryptomonnaies, la semaine dernière.
Mais il y a aussi des signes répétés, de mois en mois, que l’économie chinoise n’arrive pas vraiment à redémarrer en force depuis la pandémie. Le pays est un des plus gros consommateurs de pétrole.
Offre : réduction contre production record
Comme la demande de pétrole est moins importante, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a réduit sa production, pour que le prix ne s’affaiblisse pas trop. Elle a d’ailleurs récemment annoncé de continuer à garder les quotas réduits, au moins jusqu’au mois de novembre. Cette réduction (et ces annonces de prolongation de la réduction) a permis de faire augmenter le prix, lors de deux années passées, mais cette fois le marché n’a pas vraiment réagi.
C’est que de l’autre côté, les Etats-Unis produisent des quantités record de pétrole. Donc comme l’offre augmente mais que la demande baisse, le prix du pétrole est tiré vers le bas, en résumé (ce qui arrange les Etats-Unis, qui ont besoin de pétrole bon marché pour faire tourner leur économie). Et selon les experts du marché, cette tendance devrait rester en place pendant quelque temps encore. Le cours de l’or noir ne devrait donc pas rebondir de sitôt. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour les prix à la pompe.
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