Posséder des panneaux solaires est-il vraiment rentable ? Tout dépend de votre profil…

panneaux solaires photovoltaïque
© Getty Images
Baptiste Lambert

Entre investissement technologique et arbitrage financier, la rentabilité d’une installation photovoltaïque n’est plus une évidence. Une nouvelle étude de Comparateur-energie.be le confirme : tout repose sur le profil du consommateur. Les prosumers sont encore et toujours les grands gagnants.

Pendant des années, les panneaux solaires s’imposaient comme le choix logique face à la hausse des prix de l’énergie. Mais la multiplication des options technologiques et des arbitrages financiers change la donne. Comparateur-energie.be a passé au crible sept profils types, simulant leur facture sur 20 ans.

Résultat : les écarts sont vertigineux. Un ménage sans installation dépense en moyenne 5.000 euros par an, soit plus de 100.000 euros sur 20 ans. De quoi poser la question : quelle stratégie permet vraiment de réduire la facture ?

Panneaux seuls : utile mais pas suffisant

Avec une installation de 10 panneaux sans batterie, la facture baisse, mais modérément. Les économies tournent autour de 546 euros par an.

Sur 20 ans, cela représente près de 11.000 euros. Un gain significatif, mais moins spectaculaire qu’attendu, d’autant que le coût initial n’est pas négligeable (3.993 euros).

Batterie domestique : autonomie chère payée

L’ajout d’une batterie (5 kw) augmente le taux d’autoconsommation à 60 %, et le taux de rentabilité de 11 à 14,5%. Mais l’investissement double, avec une batterie à remplacer à mi-parcours, après 10 ans.

Malgré une réduction plus importante de la facture, l’économie ne grimpe qu’à 724 euros par an, soit 14.500 euros sur 20 ans. L’autonomie coûte cher au regard des deux profils suivants.

ETF : un concurrent sérieux

Parce qu’un placement boursier sur l’indice MSCI World fait mieux que rivaliser avec les installations solaires.

Pour un même montant investi, le rendement atteint 1.244 euros par an. Avantage : le capital est récupérable. Un profil investisseur peut donc préférer le financier au technologique.

Le jackpot du compteur inversé

Mais un profil se démarque nettement : le propriétaire de panneaux couverts par le régime du compteur qui tourne à l’envers.

Bien qu’impossible pour les nouvelles installations, ce dispositif reste actif pour certains prosumers. À la clé : 1.500 euros d’économies par an, soit près de 30.000 euros sur deux décennies. Deux fois plus que pour les nouveaux propriétaires de panneaux avec batterie !

Plug & Play : espoir déçu

Proposé comme une solution d’accès au solaire sans engagement lourd, le kit Plug & Play affiche des performances décevantes.

Pour 1.650 euros d’investissement, les économies plafonnent à 164 euros par an. En dépit de sa facilité d’utilisation, il peine à convaincre sur le long terme.

Conclusion : les prosumers grands gagnants

Les panneaux restent utiles, mais leur attrait financier s’est banalisé“, analyse Maxime Sonkes, directeur de Comparateur-energie.be. Le rendement pur ne suffit plus. L’investissement doit s’intégrer dans une stratégie plus large, où réduction de dépendance énergétique, choix écologique et maîtrise du risque coexistent.

Autrement dit, posséder des panneaux solaires est rentable, à condition de les insérer dans un modèle cohérent. Le bénéfice ne tient pas qu’à l’installation : il repose sur le comportement de consommation.

Mais à la fin, c’est toujours le prosumer qui gagne !

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