Parcs éoliens ou centrales nucléaires devront satisfaire la demande d’électricité en 2050

La centrale nucléaire de Doel. © Getty Images (Thierry Monasse/Getty Images)

La demande en électricité ne cessera d’augmenter au cours des 25 prochaines années en Belgique. Face à ce défi, le gestionnaire de réseau à haute tension, Elia, exhorte le nouveau gouvernement à définir une stratégie claire pour assurer l’approvisionnement futur, que ce soit via des parcs éoliens offshore étrangers ou la construction de nouvelles centrales nucléaires.

Elia a réalisé une étude pour analyser l’évolution de la demande en électricité à l’horizon 2050 et identifier les solutions les plus efficientes et décarbonées pour y répondre. Malgré une baisse prévue de la consommation énergétique globale de 40%, la demande en électricité devrait plus que doubler, tirée par l’électrification des processus industriels, le développement des véhicules électriques et l’adoption des pompes à chaleur.


Les projets actuels, tels que les nouveaux parcs éoliens de la zone Princesse Élisabeth, ne couvriront que la moitié des besoins futurs. Sans nouvelles mesures, la Belgique devra importer massivement de l’électricité (70 à 90 térawattheures) d’ici 25 ans.


Des mesures sont donc nécessaires pour réduire cette dépendance aux importations. L’étude d’Elia montre qu’il existe différents scénarios pour une production d’électricité plus décarbonée. La production d’énergie renouvelable locale – davantage d’éoliennes et de panneaux solaires – constitue une étape logique dans la bonne direction, mais globalement insuffisante.


D’autres options consistent à investir dans des parcs éoliens offshore étrangers, par exemple aux Pays-Bas, au Danemark, en Norvège ou en Irlande, et à acheminer cette électricité vers notre pays, ou à construire de nouvelles centrales nucléaires sur notre territoire. “Une combinaison de mesures est de toute façon nécessaire”, explique Frédéric Dunon, CEO d’Elia Transmission Belgium.


Elia a également chiffré le coût total du système – coût de production, infrastructure, sécurité d’approvisionnement, flexibilité, importation – pour fournir toute cette électricité à terme. “Ne rien faire est toujours l’option la plus coûteuse”, assure le CEO.


Les autres scénarios sont également onéreux. Le coût total d’un scénario avec 8 GW d’éolien offshore étranger ou 4 GW de nouvelles centrales nucléaires est estimé à 20,5 milliards d’euros par an. L’inaction coûterait 22 milliards d’euros par an, soit 1,5 milliard de plus. De plus, dans la plupart des cas, la construction de nouveaux réacteurs nucléaires s’avère plus coûteuse que l’éolien offshore étranger, selon l’étude. “Le marché de l’offshore est également beaucoup plus mature. La construction de centrales nucléaires comporte plus de risques”, précise M. Dunon.


Le gestionnaire du réseau à haute tension souhaite surtout que le nouveau gouvernement tranche sur le futur mix énergétique, rappelant que l’adaptation du réseau électrique “nécessite 10 à 15 ans”.


Enfin, l’étude souligne l’intérêt économique et technique du prolongement de Tihange 3 et Doel 4 au-delà de 2035, et potentiellement d’autres réacteurs. Elia insiste sur la nécessité d’être informée en amont de toute décision politique en ce sens.

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