Luminus veut retrouver l’équilibre

© BelgaImage
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Pour la deuxième année consécutive, le deuxième producteur et fournisseur du pays termine l’année avec un bilan dans le rouge.

La crise énergétique n’a pas affecté tous les producteurs et fournisseurs de la même manière. Le 21 février dernier, Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, se félicitait d’une “performance très forte dans des conditions de marché sans précédent”. Le chiffre d’affaires du groupe a atteint 93,9 milliards d’euros, en hausse de 62,2% par rapport à 2021. Même si son bénéfice net est réduit de 95% par rapport à l’an dernier, à 200 millions d’euros, Engie s’en sort plutôt bien.

Pour Luminus, par contre, ce serait la soupe à la grimace. Pour la deuxième année consécutive, le deuxième producteur et fournisseur du pays termine l’année avec un bilan dans le rouge: plus de 120 millions de pertes en 2022. Son CEO, Grégoire Dallemagne, se veut rassurant en soulignant que le volet “fournisseur” est à l’équilibre tandis que la production pâtit surtout de facteurs externes. Mais, interrogé par L’Echo, il reconnaît que “pour Luminus, il est urgent de retourner à l’équilibre”.

Passif nucléaire et surprofits taxés

Le nucléaire belge est le premier élément de préoccupation: la participation de 10% dans quatre réacteurs belges (Doel 3 et 4, Tihange 2 et 3) se traduit par un passif de 178 millions en raison de la révision à la hausse des provisions décidées l’an dernier pour la future gestion des déchets. Luminus le constate: depuis sa prise de participation en 2009, les centrales n’ont finalement engendré qu’un impact négatif sur l’entreprise.

Cette difficulté ne pourra pas être compensée par la maison mère. EDF souffre en effet gravement des incidents à répétition dans les centrales françaises. La mise à l’arrêt durant toute l’année dernière de la centrale de Chooz, à la frontière belge, est d’ailleurs l’autre élément de perturbation, Luminus disposant d’un “droit de tirage” qu’il n’a pu exploiter. Quant à la taxe sur les surprofits décidée par le gouvernement l’an dernier, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase: elle est jugée “surréaliste, même au pays de Magritte”.

Luminus espère “présenter un niveau de rentabilité suffisant à partir de 2024-2025”. Cela passera par un développement de l’éolien terrestre, une participation accrue à l’éolien offshore et… un questionnement sur sa participation dans la prolongation du nucléaire.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content