Le retour d’un dividende plantureux versé par Electrabel à la France: 6,2 milliards

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La manne énergétique belge sert une nouvelle fois les intérêts de la maison mère, Engie. Une décision liée, notamment, à la prolongation d’un nucléaire qui a toujours bien nourri les intérêts de Paris. De quoi donner des idées au politique?  

Electrabel ne va pas trop mal, merci, même si son chiffre d’affaires diminue en raison de la normalisation ds prix du gaz et de l’électricité. La décision politique de prolonger deux réacteurs nucléaires et la négociation visant à “dérisquer” l’opération servent ses intérêts… et ceux de la France.

L’année 2024 se clôture par un résultat record de 7,9 milliards. Avec, à la clé, un dividende de 6,2 milliards d’euros versé à la maison-mère française, Engie.

L’information, dévoilée par L’Echo, n’est pas sans rappeler ces nombreuses années où des dividendes plantureux étaient versés à Paris, renflouant une entreprise souffrant à domicile. Certains experts avaient évoqué le fait que l’on faisait profiter Engie de l’amortissement accéléré de nos centrales nucléaires.

Cela avait donné lieu à une taxation de la rente nucléaire, qui est en baisse. La taxe sur les surprofits introduite après la crise énergétique, elle, n’existe plus.

D’où ces dividendes?

Plusieurs bonnes nouvelles

Ces généreux dividendes sont, cette année, la conséquence de plusieurs bonnes nouvelles et opérations spécifiques.

Tout d’abord, la société Engie Energy Management verse 5 milliards d’euros à sa maison-mère, Electrabel. Active dans les activités financières, elle a réalisé une bonne année 2024 avec 709 millions de bénéfices, mais elle a surtout accumulé ces bénéfices, versés opportunément cette année.

Ensuite, les filiales internationales International Power et Engie Energie Nederland Holding ont repris des dépréciations comptables des dernières années pour 1,72 milliard, selon L’Echo.

La décision de distribuer ce dividende est aussi liée à la finalisation de l’accord entre l’État et l’entreprise au sujet de la prolongation des deux réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3. “Cela a permis de dérisquer le périmètre d’Electrabel”, est-il précisé.

Le coût de la gestion future des déchets nucléaires a fait l’objet d’un mémorandum qui plafonne la responsabilité d’Engie à 15 milliards d’euros et qui a permis à Electrabel de se défaire d’actifs non européens liés à cette couverture.

Ce dividende important donnera-t-il des idées au monde politique en cette période budgétairement compliquée?

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