Le projet Columbus tombe à l’eau
Le projet wallon de décarbonation industrielle et d’hydrogène, mené par Engie, Carmeuse et John Cockerill, est arrêté. Il se heurte à la dure réalité d’un marché, certes prometteur, mais pas rentable.
C’était un projet emblématique de la décarbonation de l’industrie wallonne et il y a deux ans il était même question de faire du sud du pays une “Vallée de l’hydrogène”. Le projet Colombus découlait d’une ambition commune entre Engie et Carmeuse, en collaboration avec John Cockerill, et avait pris pied dans la centrale électrique Amercœur, dans la banlieue de Charleroi. Le but était aussi limpide que durable : il s’agissait de capter le CO2 émis par Carmeuse lors de la production de chaux, de le combiner avec de l’hydrogène vert produit grâce aux électrolyseurs de Cockerill et d’en faire un gaz bas carbone (e-méthane) à destination du réseau ou de l’industrie.
D’une valeur estimée à 300 millions d’euros, Colombus promettait d’économiser 162.000 tonnes de CO2 par an et de participer à la décarbonation de grands groupes industriels de la région de Charleroi.
Mais cela ne se fera pas. En tout cas pas dans un futur immédiat. En cause ? Un cadre régulatoire européen trop strict et, surtout, un marché pas mature du tout. Le problème, ce ne sont pas les débouchés pour le gaz vert mais son prix de vente très élevé. Ce n’est d’ailleurs le seul projet européen qui tombe à l’eau. C’est un gros revers pour les pouvoirs publics qui y croyaient et devaient investir la moitié de la somme. Si Engie poursuit apparemment des projets à l’étranger, Carmeuse profite des connaissances acquises pour se concentrer sur la mise au point d’un four à chaux révolutionnaire avec capture du CO2. Un projet interne lié à la décarbonation de l’entreprise à l’horizon 2050.
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