Le pétrole est de nouveau en hausse

Production de pétrole. (Photo by ASAAD NIAZI/AFP via Getty Images) © Getty Images

Le prix du baril est bien en hausse en ce début d’année 2024. Comment l’expliquer ?

Après des mois de baisse, le prix du baril de pétrole est en hausse en ce début d’année. A la mi-décembre, le cours du Brent était passé sous la barre des 75 dollars (avec un point le plus bas de 73,20 dollars). Ce lundi, il se négocie à près de 84 dollars, soit une hausse de près de 15%.

Cela reste néanmoins loin du dernier sommet atteint en septembre, à 96,5 dollars. Le cours avait ensuite chuté, la demande et les activités économiques étant jugées faibles (ce qui crée un surplus d’offre). Mais pourquoi le cours part-il à nouveau à la hausse ?

L’OPEP+ et les réductions de la production

Cette année, la donne a quelque peu changé : le marché s’attend à une offre plus limitée. Ce qui pousse donc les prix vers le haut, dans une logique de balance entre l’offre et la demande. Des nouvelles, du côté de l’offre, viennent aussi rythmer la hausse du cours : ce dimanche, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) a décidé de garder ses réductions de production (2,2 millions de barils par jour au total) en place jusqu’à la fin du deuxième trimestre, au moins. La Russie, membre de l’OPEP+, a même décidé de davantage réduire sa production ainsi que ses exportations (de 471.000 barils par jour).

Cela fait depuis la fin de la relance post-covid, que l’OPEP+ essaie de maintenir les prix élevés en réduisant la demande, à l’heure où d’importantes économies tournent au ralenti. Cela fonctionne par moments, mais les prix ne tiennent généralement pas sur la durée. Tôt ou tard, la demande faible finit par tirer les prix vers le bas.

L’OPEP+ n’est d’ailleurs pas la seule à vouloir faire la pluie et le beau temps sur le marché : d’autres pays, comme les Etat-Unis et le Canada, augmentent la production. Cela mitige aussi l’effet des réductions de quotas de production de l’OPEP+. Reste donc à voir jusqu’où les prix peuvent augmenter : selon des experts, l’OPEP+ essaie en tout cas de défendre un niveau de 80 dollars le baril.

Mais il existe également une autre pression haussière pour le cours du pétrole : les tensions géopolitiques. Il s’agit notamment des attaques des rebelles houthis en mer Rouge et du conflit Israël-Hamas. Si le conflit venait à s’étendre à d’autres zones, le prix pourrait continuer à augmenter. En cas de trêve ou de cessez-le-feu, il pourrait baisser.

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