Le marché européen de l’énergie est efficace, selon la patronne d’Engie
Le marché européen de l’énergie est une “chance” qui “a démontré son efficacité durant la crise énergétique de 2022 et 2023”, affirme samedi la directrice générale de l’énergéticien français Engie, quelques jours après l’annonce par le Rassemblement national de sa volonté d’en renégocier les règles.
“Sans marché européen de l’électricité, nous nous exposerions à des prix encore plus volatils, voire à des risques de black-out”, écrit Catherine MacGregor dans La Tribune. Le système “repose sur un réseau d’infrastructures interconnectées” et “permet aux pays européens de tirer parti de la complémentarité des systèmes de production des différents pays : énergie solaire au sud, énergie éolienne au nord, hydraulique, gaz et nucléaire pour les pays qui en ont fait le choix…”, explique-t-elle.
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a indiqué cette semaine dans Le Parisien vouloir engager “immédiatement” des négociations avec Bruxelles pour déroger aux règles européennes de tarification de l’électricité, ce qui ferait selon lui “baisser de 30% les factures”.
“Remettre des barrières énergétiques au sein de l’Europe augmenterait les risques de problèmes d’approvisionnement et de hausse de prix”, estime la directrice générale d’Engie en soulignant que le marché européen “a assuré l’approvisionnement de la France en électricité quand celle-ci n’avait plus une production suffisante” en 2022 et 2023. Catherine MacGregor défend aussi les énergies renouvelables. “Elles représentent déjà plus de 150.000 emplois en France. Leur développement a permis d’éviter depuis vingt ans l’importation de 910 millions de barils de pétrole et de réduire de 40 milliards d’euros la facture énergétique française”, écrit-elle.
Grâce aux progrès réalisés ces dix dernières années, “elles sont moins coûteuses, plus rentables et leur couplage à des réseaux de batteries compensera leur intermittence”, affirme la responsable.
Sur ce sujet, Marine Le Pen a déclaré début juin sur BFMTV vouloir “arrêter les énergies renouvelables parce que ce n’est pas propre, et en plus c’est alternatif”, et démonter “un certain nombre” d’éoliennes.