La facture énergétique en Wallonie et à Bruxelles va augmenter en janvier: voici pourquoi
Les tarifs périodiques de distribution, tant pour l’électricité que le gaz, augmenteront en 2025, en Wallonie, de 14% en moyenne, par rapport à 2024, a annoncé la Cwape, le régulateur wallon de l’énergie, qui vient d’approuver les propositions de tarifs.
Pour l’électricité, cette hausse moyenne de 14% concerne le client-type résidentiel, disposant d’un compteur bihoraire et affichant une consommation annuelle de 3.500 kWh. Selon la Cwape, le tarif prosumer capacitaire (facturé aux prosumers qui ne disposent pas d’un compteur communicant) augmente également mais les évolutions entre 2024 et 2025 sont variables d’un GRD (gestionnaire de réseau de distribution) à l’autre.
En moyenne tension, la moyenne pondérée des coûts de distribution de l’électricité pour le client type en Wallonie augmentera de 31% par rapport à 2024. S’agissant du gaz, la hausse moyenne est calculée pour le client-type résidentiel qui consomme annuellement 17.000 kWh. Les coûts de distribution représentent environ 20% de la facture énergétique totale pour l’électricité et environ 25% pour le gaz. La décision pour les tarifs de distribution porte uniquement sur l’année 2025 pour l’électricité, précise la Cwape.
Indexation des coûts des GRD
Pour les tarifs périodiques de distribution d’électricité, le régulateur explique que le revenu autorisé de l’ensemble des GRD wallons croît de 12% en 2025 par rapport à 2024. “Cette augmentation est notamment liée à l’indexation des coûts des GRD, aux coûts additionnels de transition énergétique, à l’affectation des soldes régulatoires de quatre GRD et à l’augmentation de leurs coûts d’achat d’électricité”, précise-t-on. Pour les tarifs périodiques de gaz, le revenu autorisé global des GRD gaz wallons, pour l’année 2025, est 2% supérieur à celui de l’année 2024. Cette hausse provient notamment de l’indexation des coûts des GRD, selon la Cwape.
Par ailleurs, les coûts de refacturation du transport progressent de manière substantielle entre 2024 et 2025 pour les différents niveaux de tension. Cette augmentation découle directement des tarifs du gestionnaire de réseau de transport, Elia, approuvés par le régulateur fédéral, la Creg, lesquels sont en forte hausse à partir de 2025. Concrètement, pour un client résidentiel en basse tension, profil de référence 3.500 kWh/an en bihoraire, les coûts de transport présentent une augmentation de 51% en 2025, annonce la Cwape. L’approbation des tarifs non-périodiques interviendra, quant à elle, d’ici la fin de l’année 2024.
A Bruxelles aussi
Les tarifs de distribution de l’électricité et du gaz à Bruxelles augmenteront eux aussi à partir du 1er janvier prochain, pour avoisiner les 50 euros par an. Brugel, le régulateur du marché bruxellois de l’énergie, a en effet approuvé les propositions tarifaires de Sibelga pour la période 2025-2029. Il faudra en outre débourser un montant spécifique pour renforcer un point de raccordement pour placer une borne de recharge électrique ou installer une pompe à chaleur.
Les nouveaux tarifs, valables pour une période de cinq ans, “reflètent une approche équilibrée entre la maîtrise des coûts pour les ménages bruxellois, le soutien à la transition énergétique et l’incitation à une gestion efficiente des réseaux”, assure Brugel. Un ménage bruxellois moyen consommant 2.104 kWh d’électricité par an verra sa facture de distribution augmenter de 26,58 euros en 2025, soit une hausse de 11,6% par rapport à 2024, illustre le régulateur. Cette facture évoluera ensuite de 5,1% en 2026 et de 4,3% en 2027. “Au-delà de l’augmentation des tarifs de distribution contrôlés et validés par Brugel, il convient de souligner l’augmentation des tarifs de transport 2025, validés par le régulateur fédéral. Cette hausse de plus de 60% impactera un client bruxellois moyen à hauteur de 17,70 euros par an”, commente Brugel.
23 euros pour le gaz
Pour le gaz, un ménage consommant 12.000 kWh par an verra une augmentation de 23 euros des frais de distribution l’an prochain, soit 12,70% de plus que cette année. Les hausses resteront ensuite limitées à 1,8% pour les années suivantes, selon le régulateur. Le client moyen verra donc les frais de distribution et de transport augmenter d’environ 67 euros entre 2024 et 2025, soit 5,60 euros par mois, résume Brugel. Les hausses tarifaires seront plus prononcées pour les utilisateurs moyenne tension, qui verront leur composante distribution augmenter de 14,60% en 2025. La partie “distribution” représente environ un tiers de la facture d’électricité et un cinquième de la facture gaz d’un client résidentiel bruxellois, situe Brugel. Le régulateur a également validé l’ensemble des tarifs pour les prestations techniques ou administratives, à l’image de l’ouverture d’un compteur ou des travaux de raccordement. Il avait en outre demandé l’introduction d’un tarif spécifique pour le renforcement des points de raccordement de plus de 9,2 kVA (par exemple pour placer une borne de recharge ou installer une pompe à chaleur), et a été entendu.
Conscientiser les utilisateurs
L’objectif de ce tarif est de conscientiser les utilisateurs du réseau sur le dimensionnement optimal de leur raccordement en fonction de leurs usages et de financer de manière plus équitable le développement du réseau basse tension. Les personnes qui souhaitent une connexion plus puissante que les 9,2 kVA devront payer 54 euros par kilovolt ampère à partir de l’année prochaine, détaille-t-on au sein de l’autorité bruxelloise de surveillance de l’énergie. Selon sa porte-parole Adeline Moerenhout, l’amplification de la connexion n’est toutefois pas nécessaire pour une borne de recharge traditionnelle, ni pour la plupart des pompes à chaleur. En revanche, pour ceux qui souhaitent faire fonctionner à la fois leur borne et la pompe à chaleur, un renforcement peut s’avérer nécessaire. “Nous voulons utiliser le nouveau tarif pour sensibiliser les utilisateurs à l’étalement de leur consommation”, explique-t-elle.
Le budget tarifaire électricité permettra de financer, en plus des investissements usuels, des investissements liés à la transition énergétique comme le déploiement des compteurs intelligents, le renforcement du réseau pour intégrer les nouveaux usages et la mise en œuvre de projets liés à la décarbonation, liste Brugel. Pour le gaz, le budget intègre des mesures pour accompagner la sortie progressive du gaz fossile. Cette approche vise à préparer le réseau à une réduction progressive de son utilisation tout en minimisant les impacts financiers pour les consommateurs, commente le régulateur. Pour limiter l’impact de ces ajustements tarifaires, Brugel indique avoir mobilisé des soldes tarifaires issus des écarts historiques sur les coûts et sur les recettes. Une mesure qui “permet d’éviter des hausses brusques et d’assurer une transition progressive entre deux périodes tarifaires”, commente-t-on. Le régulateur a, en parallèle, exercé une pression sur les coûts ordinaires et certains projets proposés par Sibelga, veillant ainsi à contenir les dépenses et à atténuer davantage l’augmentation des tarifs.