Les géants de la tech accélèrent dans l’intelligence artificielle. Un nouveau facteur devient critique : l’énergie nécessaire à l’alimentation des data centers. Matt Garman, CEO d’Amazon Web Services, a récemment affirmé à la BBC que le Royaume-Uni devait investir massivement dans l’énergie nucléaire pour soutenir l’explosion de la demande énergétique liée aux centres de données.
AWS, filiale cloud d’Amazon, prévoit d’investir 8 milliards de livres sterling (9,3 milliards d’euros) dans de nouveaux centres au Royaume-Uni d’ici 2028. Ces centres – véritables hangars truffés de serveurs – consomment chacun autant qu’une petite ville. D’ici 2050, ils pourraient représenter à eux seuls la consommation énergétique actuelle de l’ensemble du secteur industriel britannique, rapporte la BBC sur son site.
Matt Garman défend l’énergie nucléaire comme une solution « zéro carbone et disponible 24h/24 », complémentaire aux sources renouvelables. AWS est déjà le premier acheteur mondial d’énergie verte (avec plus de 40 projets en éolien et solaire rien qu’au Royaume-Uni). Mais, cela ne suffira pas à couvrir la demande croissante. L’entreprise soutient déjà des projets de petits réacteurs modulaires (SMR) aux États-Unis et pourrait devenir client de Rolls-Royce pour ses futurs SMR britanniques.
Une entreprise adopte l’IA toutes les 60 secondes
Cette tendance n’est pas isolée : le développement fulgurant de l’IA transforme le paysage énergétique mondial. D’après AWS, une entreprise adopte l’IA toutes les 60 secondes. « C’est l’une des technologies les plus transformatrices depuis Internet », affirme le CEO d’Amazon Web Services à la BBC. Mais cette transformation a un coût énergétique colossal.
Contexte belge
Face à cette mutation, la régulation suit difficilement. Le dirigeant d’AWS se dit méfiant face à une régulation internationale précipitée de l’IA. « La technologie évolue trop vite pour que les législateurs puissent suivre », estime-t-il. Tout en reconnaissant la nécessité de garde-fous, il plaide pour des approches pragmatiques et évolutives.
Dans le contexte belge marqué par le débat intense sur le futur du nucléaire, les propos d’Amazon résonnent particulièrement. Si des centres de données géants comme ceux prévus par AWS venaient à s’implanter plus largement en Europe, la question de leur alimentation durable deviendra centrale. Et ce sont des choix énergétiques — plus que technologiques — qui pourraient déterminer le rythme du développement de l’IA.