Hydrogène vert: de l’argent frais sollicité pour John Cockerill, la filière à la peine en Europe

Un électrolyseur dans les locaux de John Cockerill. BELGA PHOTO ERIC LALMAND
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Nethys, Resa et Fluxys seraient sollicités pour injecter 100 millions dans l’entreprise liégeoise. L’essor de cette énergie verte peine à se concrétiser sur notre sol.

“Vous avez aimé la saga Air Belgium payée avec l’argent public wallon? Vous allez adorer le casino de l’hydrogène payé par le contribuable/consommateur électeur sudiste.” Jamais avare d’une analyse caustique, Jean-Yves Huwart, entrepreneur et chroniqueur du mal wallon, analyse de la sorte une information révélée ce mercredi matin par L’Echo.

“Un accord politique liégeois”

Après avoir levé 230 millions d’euros en 2024, la filiale hydrogène de John Cockerill est à nouveau à la recherche d’argent frais. Nethys, Resa et Fluxys ont été sollicités pour apporter 100 millions, dans le cadre d’une opération plus large.

Concrètement, aucune décision n’a encore été prise, mais plusieurs interlocuteurs confirment cette demande qui pourrait dépasser les cent millions d’euros en impliquant d’autres acteurs que les opérateurs de réseaux.

Un accord politique aurait été conclu au niveau liégeois, certaines parties prenantes confiant que des garanties seraient demandées à l’entreprise John Cockerill, au-delà du maintien du siège en Wallonie.

Les actionnaires actuels, dont la SFPIM fédérale, pourraient être également sollicités afin d’éviter une dilution, précise encore le quotidien.

“Un problème de demande”

L’objectif de cette opération? Développer le site d’assemblage d’électrolyseurs de Seraing et matérialiser des projets de production sur le sol européen. Jusqu’ici, la filière se développe.

Car si l’hydrogène vert trouve des marchés dans de grands pays, comme les États-Unis ou l’Inde, il est à la peine chez nous.

“Il y a à l’évidence un problème de demande, concède François Michel, CEO de John Cockerill, interrogé dans le cadre d’un dossier du Vif. Mais c’est essentiellement en Europe où l’on constate un écart entre la vitesse de déploiement de la production d’hydrogène vert et ce que d’aucuns souhaitaient, il y a quelques années.” L’entreprise liégeoise a, par contre, refusé de commenter les informations sur la recapitalisation.

Les lobbies de l’hydrogène sont aussi très efficaces pour murmurer à l’oreille des politiques qui sont incapables de trancher techniquement”, estime Damien Ernst, professeur à l’ULiège, dans Le Vif. Selon lui, l’essor de l’hydrogène en Europe est notamment limité en raison de celui des batteries électriques, dont le prix a baissé.

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