L’Europe freine sa consommation de gaz: une économie de 138 milliards de mètres cubes

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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

L’Europe a-t-elle réussi à répondre aux défis et engagements en matière de politique énergétique? La Commission européenne dresse le bilan.

Ces dernières années, l’UE a réussi à faire face aux risques critiques pesant sur sa sécurité d’approvisionnement énergétique, à reprendre le contrôle du marché et des prix de l’énergie et à accélérer la transition vers la neutralité climatique… Telles sont les conclusions du rapport sur l’état de l’union de l’énergie 2024.

Parmi les mesures adoptées, les États membres sont notamment parvenus à restreindre leur consommation de gaz. L’UE a ainsi enregistré une baisse de la demande de 18% entre août 2022 et mai 2024. Cette réduction a permis d’économiser environ 138 milliards de mètres cubes de gaz, bien au-delà des prévisions initiales. Le plan d’urgence énergétique établi par la Commission en juillet 2022 avait en effet imposé aux États membres une réduction volontaire de 15% de leur consommation de gaz, afin d’anticiper une possible interruption des approvisionnements en gaz russe.

Moins de gaz russe, mais…

Bien que les importations de gaz russe (par gazoduc et GNL) n’aient pas été complètement supprimées, elles ont considérablement diminué, passant de 45% en 2021 à seulement 18% jusqu’en août 2024. Cet effort mérite d’être souligné, même si un rapport récent indique un rebond de ces importations russes.

Dans le même temps, les importations en provenance de partenaires de confiance comme la Norvège et les États-Unis ont augmenté. Et l’UE a atteint son objectif de stockage hivernal de gaz à 90 % le 19 août 2024, bien avant l’échéance du 1er novembre.

« Le rapport de cette année montre que nous ne sommes plus à la merci des gazoducs de Poutine et que nous restons aux côtés de nos partenaires ukrainiens à l’approche de l’hiver. Il souligne les progrès que nous avons accomplis pendant ce mandat pour créer un secteur de l’énergie sûr, compétitif et à prix abordables dans l’UE », s’est félicité Kadri Simson, commissaire à l’énergie. « Nous n’oublierons pas la leçon tirée d’une dépendance excessive à l’égard d’un unique fournisseur et nous poursuivrons notre projet d’achat en commun élargi à de nouveaux produits de base, car la compétitivité industrielle sera essentielle pour assurer le succès futur de l’économie de l’UE », a ajouté Maroš Šefčovič, vice-président exécutif chargé du pacte vert pour l’Europe, des relations interinstitutionnelles et de la prospective.

Le Danemark en tête du classement

Il existe cependant des différences notables entre les États membres. Et une fois de plus, les pays nordiques ont tout bon. Par exemple, le Danemark enregistre la plus forte réduction, avec une diminution de 41%. La Finlande, la Lettonie, et la Lituanie, ainsi que la Suède, ont également réalisé des réductions substantielles, allant de 36% à 29%.

La Belgique, quant à elle, se situe juste en dessous de la moyenne européenne, avec -18% (et des poussières). En bas du classement? La Chypre, qui enregistre même une hausse de la demande de 8%. Il convient de noter qu’à l’époque, cet État insulaire avait bénéficié d’une dérogation automatique en raison de son absence totale d’interconnexion avec les réseaux gaziers des autres États membres.

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