Le pétrole devrait continuer à baisser

© Getty

Avec une demande mondiale en berne, le prix du pétrole ne cesse de baisser. Il pourrait se diriger vers les 60, voire 50, dollars le baril.

Pour la première fois depuis décembre 2021, le pétrole est passé sous la barre des 70 dollars le baril de Brent, il y a une semaine. Depuis, il a légèrement augmenté, affichant 72,66 dollars à l’heure d’écrire ces lignes.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Ce sont la demande faible en Chine, premier importateur du monde, et des craintes sur des ralentissements ailleurs dans l’économie mondiale qui tirent le prix du pétrole vers le bas. Tout comme l’offre qui est abondante par rapport à la demande, notamment à cause de la production aux États-Unis.

Chute… mais pas d’effondrement

Mais il pourrait chuter encore plus bas, note l’expert en matières premières de Goldman Sachs, Daan Stuyven, lors de l’Asia Pacific Petroleum Conference, qui s’est tenu récemment à Singapour, cité par CNBC. Le spécialiste voit le prix chuter jusqu’à environ 60 dollars dans les deux ans à venir, si la demande en Chine reste faible.

Mais le baril pourrait même chuter jusqu’à 50 dollars, si l’économie américaine entre dans une récession “modérée”. Stuyven ajoute qu’il a une vision assez “bénigne” de l’économie, et qu’il ne s’attend donc pas à un ralentissement important. Mais d’autres observateurs s’attendent bel et bien à une récession.

60 dollars le baril, “dans un délai relativement court”, voilà aussi le constat posé par Ben Luckock, responsable du pétrole pour la maison de négociation Trafigura.

Mais malgré ces prévisions de baisses et ces conditions économiques, le marché n’irait pas jusqu’à un effondrement : “Les choses ralentissent. Cela ne signifie pas un effondrement, je ne pense pas. Une stagnation ? Peut-être, et c’est déjà assez grave pour le pétrole”, explique Torbjörn Törnqvist, CEO de la maison de négociation Gunvor. Pas d’effondrement donc, mais pas de bons augures non plus.

Pour mémoire, au plus fort de la pandémie, le marché de l’or noir avait crashé et les prix avaient même atteint un niveau négatif (-37 dollars). L’OPEP a ensuite drastiquement coupé la production, et les prix sont remontés.

L’Inde à la rescousse ?

Dans ce marché, il pourrait néanmoins y avoir une surprise. C’est l’Inde, dont l’économie a un des meilleurs taux de croissance au monde actuellement. Selon les économistes, l’Inde devrait continuer à s’étendre dans les années à venir, et son PIB pourrait bientôt dépasser celui de l’Allemagne ou du Japon.

Sa demande en pétrole irait donc également crescendo, de quoi peut-être soulager quelque peu le marché du pétrole. Mais ce ne serait qu’un léger répit pour le prix du baril : l’Inde ne pourrait pas remplacer la demande chinoise de sitôt.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content