Défis environnementaux face à l’octroi massif de licences d’hydrocarbures en mer du Nord
Les autorités britanniques ont annoncé l’octroi de 27 nouvelles licences pour l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures en mer du Nord, dans le cadre d’un nouveau cycle d’autorisations qui a suscité la controverse depuis un peu plus d’un an.
Ces licences représentent les “premières parmi 115 demandes” et couvrent des zones prioritaires en raison de leur potentiel de production plus rapide par rapport à d’autres, selon un communiqué de l’Autorité de Transition de la mer du Nord (NSTA).
Parmi les entreprises bénéficiaires de ces licences, on trouve des acteurs majeurs tels que Shell, TotalEnergies (entreprise française), et Equinor (entreprise norvégienne).
La NSTA a justifié cette décision en soulignant que le pétrole et le gaz contribuent actuellement à environ trois quarts des besoins énergétiques nationaux, et que les prévisions officielles indiquent que ces ressources continueront à jouer un rôle clé dans le mix énergétique du pays pour les décennies à venir.
“Des centaines” de licences supplémentaires
En outre, le gouvernement britannique avait déjà annoncé en juillet dernier son intention d’accorder “des centaines” de licences supplémentaires pour l’exploitation de pétrole et de gaz en mer du Nord.
Récemment, la justice britannique a rejeté une requête de deux ONG, dont Greenpeace, qui contestaient la décision du gouvernement britannique d’accorder de nouvelles licences d’hydrocarbures. Greenpeace a immédiatement annoncé son intention de faire appel et a vivement critiqué l’octroi des 27 premières licences.
L’ONG a dénoncé le fait que le gouvernement “favorise les intérêts des entreprises en accordant des licences pour l’exploitation de combustibles fossiles qui n’auront aucun impact positif sur les factures énergétiques des ménages, n’amélioreront pas la sécurité énergétique, et généreront davantage de profits pour des entreprises déjà extrêmement riches comme Shell”, a déclaré Philip Evan, un responsable de Greenpeace, dans un communiqué à l’AFP.
Inquiétudes quant à la politique climatique du Royaume-Uni
Cette décision a suscité des inquiétudes quant à la politique climatique du Royaume-Uni, d’autant plus que le pays a récemment revu à la baisse certains de ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique.
“Je crains que l’action climatique du Royaume-Uni ne stagne cette année”, a regretté Amanda Blanc, la directrice générale de l’assureur britannique Aviva, qui a publié un rapport évaluant les progrès des pays du G7 et de l’Irlande dans leur préparation au changement climatique. Selon Aviva, le leadership du Royaume-Uni en matière de transition énergétique est menacé, car le gouvernement se concentre davantage sur la sécurité énergétique à court terme que sur la durabilité à long terme.