Energies vertes, réseaux fragiles ? Le blackout en Espagne alimente la controverse

La panne géante du 28 avril dernier en Espagne et au Portugal relance le débat sur la sécurité énergétique et le rôle des énergies renouvelables dans la stabilité des réseaux.
Le 28 avril dernier, une panne de courant massive a plongé l’ensemble de la péninsule Ibérique et le sud de la France dans le noir pendant plusieurs heures. L’incident, l’un des pires blackouts européens, a paralysé les transports, coupé télécommunications et accès aux distributeurs, révélant les fragilités d’une société entièrement numérisée.
Alors que les autorités espagnoles mènent plusieurs enquêtes pour connaitre les causes de cette panne géante — y compris sur l’éventualité d’une cyberattaque — certains partis d’opposition et analystes ont pointé du doigt la forte dépendance de l’Espagne et du Portugal aux énergies renouvelables. Une hypothèse rejetée par le Premier ministre Pedro Sánchez et le gestionnaire du réseau Red Eléctrica (REE), qui affirment que les niveaux record d’électricité verte n’étaient pas en cause. L’Union européenne, par la voix de son commissaire à l’énergie Dan Jørgensen, soutient cette position, jugeant « non inhabituelles » les sources d’énergie utilisées au moment de la coupure.
« Un réseau plus solide » pour éviter le blackout
Dans un contexte de transition énergétique accélérée, cet incident réactive les inquiétudes autour de la sécurité des réseaux. Interrogé par CNBC, Henrik Andersen, CEO du géant danois de l’éolien Vestas, appelle à faire preuve de « sens des responsabilités » et à ne pas tirer de conclusions hâtives tant que les causes exactes de la panne ne sont pas établies. « L’Europe a besoin de plus d’énergie, mais aussi d’un réseau plus solide », avertit-il.
Même prudence du côté de Siemens Energy. Son CEO, Christian Bruch, souligne auprès de CNBC que « stabiliser un réseau est bien plus complexe que d’installer quelques panneaux solaires ou batteries ». Il appelle à une meilleure intégration entre production et infrastructure pour éviter de futures pannes systémiques.
L’événement rappelle enfin combien l’électricité est devenue vitale. À Málaga, une résidente confie à CNBC n’avoir eu que 40 euros en poche au moment de la coupure. « On a tout digitalisé, mais sans électricité, plus rien ne fonctionne », alerte-t-elle.
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