En chiffres : l’importation, la transformation et la consommation de pétrole en Belgique

D’où vient le pétrole consommé en Belgique ? Quel secteur en consomme le plus et quelle est la production d’hydrocarbures dans notre pays ? Et combien l’État a-t-il gagné via les accises ? Voici les chiffres et les changements pour 2023, du rapport annuel de la fédération sectorielle Energia.

Avec 47,4%, le pétrole est la source d’énergie la plus utilisée, en tant que consommation finale. Devant le gaz (24,7%), l’électricité (17,%) et les renouvelables (7%). Ces différentes sources d’énergie n’ont bien sûr pas la même application, mais cela montre que le pétrole est toujours omniprésent dans nos besoins.

Transports et (bio)diesel

Comment ce pétrole est-il consommé en Belgique ? C’est surtout dans le transport qu’il est utilisé, par terre (34% de la consommation totale), par mer (29%) et par air (7%). Le deuxième secteur qui consomme beaucoup de pétrole est l’industrie pétrochimique (29%).

Pour le transport sur route : c’est surtout du diesel qui est consommé, voitures et camions confondus. Ce carburant représente 68% du total, contre 32% pour l’essence. La part du diesel est en baisse, notamment car les voitures au diesel sont de moins en moins vendues et courantes sur nos routes. En 2015, le diesel représentait encore 82% de la consommation.

Mais tôt ou tard, la baisse de cette part atteindra un fond, car les camions roulent presque tous au diesel. Les biocarburants sont d’ailleurs inclus dans cette catégorie, et Energia constate que de plus en plus de camions font le plein de diesel XTL (ou HVO). Il permettrait de réduire le taux de CO2 de 90%, par rapport au diesel normal et est disponible dans une vingtaine de stations service dans notre pays.

Energia fait aussi le point sur les véhicules électriques : 20% des immatriculations en 2023 étaient des VE (et 29% étaient des hybrides). Ce qui fait que les VE représentaient 3% du parc automobile belge à la fin de l’année.

Plus de pétrole russe

En ce qui concerne le pétrole brut importé dans notre pays, il y a eu quelques changements. Fin 2022, l’UE a décrété un embargo sur le pétrole russe. La part de pétrole russe, à 22% en 2022, a donc chuté à 0% en 2023. La Belgique s’est donc servie ailleurs pour remplacer cette part. “Ceci a été compensé par la diversité des pays importateurs, tels que l’Europe (de 28 % à 38 %), l’Afrique (de 15 % à 20 %), les ÉtatsUnis (de 9 % à 13 %), etc. Les importations en provenance du Moyen-Orient (notamment de l’Arabie Saoudite) ont diminué de 19 % à 14 %”, peut-on lire.

Pour le pétrole d’origine européenne, les principaux fournisseurs sont le Royaume-Uni (3.459 kilotonnes), la Norvège (4.933 kt) et le Kazakhstan (2.978 kt). Les Etats-Unis représentent 3.942 kt. La Belgique a importé 30.169 kt de pétrole brut en 2023, soit environ 2.500 kt environ de plus qu’en 2022. Sinon, l’OPEP représente 33% des importations.

Source : Energia

Ce pétrole brut est ensuite transformé dans nos raffineries. Elles ont produit 30.728 kt de produits pétroliers en 2023. Le diesel et le gasoil de chauffage représentent près de la moitié de la production (45%), à savoir 13.737 kt. Ce qui est près de 1.000 kilotonnes de plus qu’en 2022 (mais la part est restée inchangée ces dernières années). L’essence arrive en deuxième place, à 11% (3.261 kt). “La production de carburants dans notre pays est supérieure à la consommation annuelle ce qui peut favoriser notre sécurité d’approvisionnement”, précise le rapport.

Source : Energia

Et les producteurs de carburants incorporent un nombre croissant d’éléments “bio” dans les carburants, comme l’éthanol pour l’essence et l’Emag et le HVO (différentes huiles végétales) pour le diesel, comme le prévoit la loi. La part est de 12,49% (en % de l’énergie contenue dans le carburant) pour le diesel, en moyenne annuelle, et de 7,57% pour le diesel.

Source : Energia

Caisse publique

La consommation de pétrole génère des accises. En 2023, l’Etat belge a ainsi pu récolter 5,91 milliards d’euros via ces taxes. Et cela, sans même compter la TVA. Soit une hausse de 770 millions d’euros par rapport à l’année d’avant. C’est surtout le diesel qui rapporte de l’argent à l’Etat : 3,92 milliards d’euros, soit environ deux tiers des recettes totales. L’autre tiers (1,92 milliard), c’est l’essence. Puis quelques autres recettes sur le gasoil et d’autres produits énergétiques.

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