Électricité : les contrats dynamiques arrivent en Wallonie et à Bruxelles, une aubaine ou un pari risqué ?”

Lancer sa machine à laver lorsque les prix sont au plus bas devient une nécessité pour éviter les mauvaises surprises sur la facture.

Dès avril 2025 à Bruxelles et juillet 2025 en Wallonie, les consommateurs pourront souscrire à des contrats d’électricité dynamiques. Ces offres permettent d’adapter le coût de l’énergie à la volatilité des marchés. Cette option est déjà bien implantée en Flandre. Une aubaine pour les ménages souhaitant alléger leur facture énergétique ? Pas si simple. Décryptage des avantages et des inconvénients de cette nouvelle formule.

Les contrats d’énergie dits « dynamiques » débarquent en Wallonie (avril) et à Bruxelles (juillet), après la Flandre. Selon une étude menée par le comparateur d’énergie certifié par la CREG CallMePower, les contrats dynamiques dans le nord du pays permettent de réaliser des économies moyennes de 200 euros par an par rapport aux contrats fixes. L’économie est de 50 euros annuels par rapport aux contrats variables.

Comment fonctionne l’avantage tarifaire des prix dynamiques ? Il repose sur une tarification indexée sur les prix horaires de l’électricité sur les marchés de gros. Concrètement, le prix du kilowattheure varie chaque heure en fonction de l’offre et de la demande. Cette variation offre aux consommateurs attentifs l’opportunité de réduire leur facture en consommant aux moments où l’énergie est la moins chère.

Des économies sous conditions

Toutefois, ces économies ne sont pas automatiques. Comme le souligne Leonie Willems, experte en énergie chez CallMePower, « un contrat dynamique demande un certain effort, car il est important de suivre de près sa consommation d’électricité et de l’aligner sur les prix horaires. »

L’intérêt de ces contrats repose donc largement sur la capacité des consommateurs à adapter leur comportement. Pour tirer le meilleur profit d’un contrat dynamique, mieux vaut donc pouvoir décaler certaines consommations importantes aux heures creuses. Recharger son véhicule électrique, utiliser sa pompe à chaleur ou lancer sa machine à laver lorsque les prix sont au plus bas devient une nécessité pour éviter les mauvaises surprises sur la facture.

Dans ce contexte, le prix médian de l’électricité à 14h, en plein après-midi n’est que de 4,24 c€/kWh. A 19h, moment de forte consommation énergétique, il est généralement plus de deux fois supérieur, à 9,97 c€/kWh, donne comme exemple CallMePower.

Volatilité des prix

Autre point d’attention : la volatilité des prix. Si les périodes de prix négatifs existent, elles sont contrebalancées par des pics pouvant faire grimper la facture si la consommation est mal ajustée. Les consommateurs doivent donc être prêts à surveiller de près les évolutions du marché. Ils doivent ajuster leur consommation en conséquence, sous peine de voir leur facture exploser.

Un marché encore instable

La mise en pratique de ces contrats en Flandre montre également que tous les contrats dynamiques ne se valent pas. Selon CallMePower, il existe une différence de près de 100 euros par an entre l’offre la plus avantageuse et la plus onéreuse. De plus, ces contrats restent peu adoptés. Malgré le déploiement de l’offre, seuls 0,2 % des ménages flamands ont souscrit à un contrat dynamique en octobre 2024, selon les données de la VREG, le régulateur flamand de l’énergie. Ce chiffre qui a toutefois doublé en un an reste faible. 12 fournisseurs d’énergie proposent actuellement un contrat d’électricité dynamique en Flandre.

Une obligation légale

Pour l’instant, seuls Luminus et Engie ont confirmé qu’ils proposeraient un contrat dynamique en Wallonie et à Bruxelles. Toutefois, CallMePower précise que la loi du 23 octobre 2022 stipule que tout fournisseur ayant plus de 200.000 clients doit proposer un contrat d’électricité à tarification dynamique à chaque client qui le demande équipé du compteur approprié. Au regard de cette loi, les plus gros fournisseurs tels qu’Eneco, ENGIE, Luminus, Mega et TotalEnergies devront donc proposer un contrat dynamique à leurs clients. OCTA+ propose déjà ce type de contrat en Flandre et pourrait donc également le proposer en Wallonie. Enfin, en Flandre, les coopératives Ecopower et Wase Wind proposent un contrat dynamique. Il est donc envisageable qu’un fournisseur wallon tel que Cociter décide également de proposer un tel contrat en Wallonie, avance le comparateur d’énergie.

Faut-il se laisser tenter par les contrats dynamiques ?

En résumé, les contrats dynamiques s’annoncent comme une alternative intéressante pour les personnes qui ont la flexibilité et la capacité de gérer leur consommation en suivant de près les prix du marché. En revanche, pour les ménages qui ne peuvent pas ajuster leur consommation ou qui préfèrent la stabilité budgétaire, un contrat fixe ou variable pourrait rester une option plus sécurisante, avance le comparateur d’énergie. Le succès de ces contrats en Wallonie et à Bruxelles dépendra donc de la capacité des fournisseurs à proposer des offres attractives et surtout transparentes.

Son essor ira aussi de pair avec l’adoption généralisée des compteurs communicants.  Le déploiement de ces nouveaux compteurs en Wallonie et à Bruxelles est un levier essentiel pour accéder à ces contrats. En permettant une facturation en temps réel, ces dispositifs ouvrent la porte à une tarification beaucoup plus précise et potentiellement plus avantageuse.

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