Coopération énergétique : Belgique et Allemagne veulent mettre le turbo
La Belgique et l’Allemagne sont déjà des partenaires proches en matière d’énergie. Mais les deux pays souhaitent renforcer cette collaboration à l’avenir.
Olaf Scholz, le chancelier allemand, était présent mardi à Zeebrugge pour un sommet belgo-allemand sur l’énergie, le premier du genre. Ce lieu n’a pas été choisi au hasard. En effet, depuis la guerre en Ukraine, le port de Zeebrugge est devenu un maillon crucial dans l’approvisionnement de gaz naturel en provenance de Norvège notamment et de GNL en provenance des Etats-Unis et du Qatar vers le reste de l’Europe.
Zeebrugge a permis à l’Allemagne de passer l’hiver
C’est en partie grâce aux importations via Zeebrugge que l’Allemagne a traversé l’hiver, a reconnu le chancelier allemand, alors que son pays ne peut plus compter sur le gaz russe. “Merci”, a-t-il dit. “C’était important pour l’Allemagne.”
“C’est cette coopération entre les pays européens qui a permis à l’Europe de ne pas sombrer dans une récession”, a souligné le Premier ministre De Croo. “Zeebrugge a joué son rôle de porte d’entrée. Mais ce qui est bon pour l’économie allemande l’est aussi pour les entreprises belges.”
Construction d’une deuxième ligne de haute tension ?
Belgique et Allemagne souhaitent encore renforcer cette collaboration. L’objectif est notamment de relier leurs infrastructures d’hydrogène d’ici 2028. La capacité de transport de gaz naturel vers l’Allemagne sera également considérablement augmentée, avant la fin de cette année. Le gestionnaire de réseau belge Fluxys est un leader en Europe dans l’hydrogène et travaille assidûment à l’extension du réseau.
La capacité de transport de gaz naturel vers l’Allemagne sera également considérablement augmentée, avant la fin de cette année. Fluxys travaille dur pour doubler le gazoduc qui relie actuellement Zeebrugge à l’Allemagne. Cela doit permettre d’augmenter d’un quart la capacité de transport et d’augmenter la capacité d’exportation vers la frontière allemande de 8 gigawatts. Fluxys travaille aussi sur une capacité plus élevée à Zeebrugge. Le terminal GNL devrait avoir une capacité relevée de 50% cette année, de 20 à 30 gigawatts.
À côté du gaz et de l’hydrogène, les deux pays veulent s’échanger davantage d’électricité. Le gestionnaire du réseau électrique Elia et son homologue allemand Amprion souhaitent la construction d’une deuxième ligne à haute tension pour les deux réseaux.
Lire aussi| La dérive énergétique allemande
Les deux pays vont également coopérer plus étroitement sur le captage du CO2 et la construction de parcs éoliens offshore.
Le sommet de l’énergie doit donc constituer un “booster” à la coopération, estime la ministre fédérale de l’Energie Tinne Van der Straeten, également présente ce mardi à Zeebrugge. “La Belgique est un carrefour énergétique européen. Notre pays a exporté treize fois plus de gaz vers l’Allemagne en 2022 qu’en 2021. Et aujourd’hui, nous préparons l’avenir énergétique avec une coopération renforcée pour les énergies renouvelables et l’hydrogène vert.”
Cette collaboration renforcée entre la Belgique et l’Allemagne s’insère dans les projets de l’Europe pour devenir indépendante énergétiquement.