Chute du pétrole et du gaz : du répit pour les PME et les ménages belges

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Les prix du pétrole et du gaz sont en net recul depuis le début de l’année : une bonne nouvelle pour les consommateurs et les entreprises belges, selon Allianz Trade. À condition que la situation géopolitique ne s’aggrave pas.

Le début 2025 marque une rupture bienvenue sur les marchés de l’énergie. Depuis janvier, le prix du gaz en Europe a chuté de 25 %, et le baril de brut a perdu près de 20 % de sa valeur. Pour la Belgique, pays particulièrement dépendant des importations d’énergie, ces évolutions ont un impact direct : baisse des factures, inflation contenue, carburants plus abordables et pouvoir d’achat en légère progression. « À ce stade, tout dépendra de la stabilité des conflits en cours et de l’évolution de la guerre commerciale mondiale », prévient Johan Geeroms, directeur Risk Underwriting Benelux chez Allianz Trade. « Mais si la situation ne s’aggrave pas, il y a de bonnes chances que les prix de l’énergie continuent de baisser ou se stabilisent dans les mois à venir. »

Une bouffée d’oxygène pour les PME

En Belgique, cette accalmie est une bouffée d’air pour les entreprises, en particulier les PME industrielles et les secteurs énergivores comme la logistique, la chimie ou la construction. Après deux années de pression extrême sur les coûts énergétiques, beaucoup peuvent à nouveau respirer. Les marges s’améliorent, et certaines entreprises envisagent de relancer des projets suspendus faute de visibilité. Du côté des ménages, les prix de l’électricité et du gaz ont commencé à refluer, notamment pour les contrats variables. À la pompe aussi, les automobilistes belges profitent d’un recul progressif des prix du diesel et de l’essence.

La baisse des prix trouve son origine dans un double phénomène mondial : d’une part, un assouplissement progressif des quotas de production de l’OPEP, notamment de l’Arabie saoudite, qui veut regagner des parts de marché. D’autre part, une perte de rentabilité du pétrole de schiste américain. « Les marges sont quasi nulles à ces niveaux de prix, ce qui pousse les producteurs à reporter de nouveaux forages », explique Johan Geeroms. Cela permet paradoxalement à l’offre conventionnelle, notamment saoudienne, de reprendre la main.

Un baril à 60 dollars ?

Allianz Trade prévoit un baril oscillant entre 65 et 70 dollars cette année. D’autres analystes vont plus loin : Goldman Sachs table sur un baril à 60 dollars d’ici fin 2025, Citigroup évoque même un scénario à 55, voire 50 dollars. Pour la Belgique, cela pourrait continuer à atténuer la facture énergétique nationale, qui pèse encore lourdement dans la balance commerciale et dans les budgets des ménages. Mais attention à ne pas trop anticiper. Selon Allianz, ces prévisions doivent être prises avec prudence, tant l’environnement géopolitique reste instable.

Gaz : vers une reconstitution méthodique des stocks

Le marché du gaz suit une trajectoire similaire. Après un pic hivernal, les prix européens se détendent. Les stocks avaient fondu plus vite que prévu cet hiver, bien qu’ils aient été quasi pleins fin 2024. À présent, l’heure est à la reconstitution. Un défi logistique et budgétaire auquel la Belgique devra contribuer. Johan Geeroms poursuit : « Étant donné le prix actuel du gaz, les réserves peuvent être consolidées à un tarif attractif. Mais cela doit se faire de manière échelonnée. L’Europe souhaite que 90 % de la capacité de stockage soit constituée pour le 1er novembre. Il faudra donc injecter près de 60 milliards de mètres cubes de gaz au cours des prochains mois. C’est 25 milliards de plus qu’en 2024. Si ces achats ne sont pas échelonnés, le prix du gaz remontera en flèche. »

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