Bernard Gustin doit sauver le soldat Elia, un enjeu majeur pour la Belgique
Après Brussels Airlines et Lineas, le nouveau CEO Bernard Gustin doit répondre rapidement aux défis du gestionnaire du réseau d’électricité. Il y a 30 milliards d’investissements à garantir, alors que le cours de bourse s’écrase, que le prix de l’île éolienne offshore Princesse Elisabeth explose et que l’approvisionnement doit être garanti. Un fameux défi.
Les temps sont difficiles pour Elia. L’entreprise gérant le réseau d’électricité en Belgique a perdu près de 50% de sa valeur boursière depuis un an, alors que les défis sont plus importants que jamais et les investissements nécessaires colossaux.
Après le départ de son CEO Chris Peeters pour bpost, Elia a connu une période de transition de plusieurs longs mois avant que Bernard Gustin ne soit désigné. Menant précisément une opération de sauvetage chez Lineas, l’homme a de l’expérience. Il entre en fonction cd 15 janvier. Et doit prendre le temps d’étudier les dossiers.
La remise à flots d’Elia est vitale pour la Belgique: c’est l’un des acteurs majeurs d’une transition énergétique menée de façon chaotique.
Le surcoût de Princesse Elisabeth
Parmi les premiers chantiers de Bernard Gustin, il y a la nécessité de démêler le noeud de l’île éolienne offshore Prinesse Elisabeth. Présentée come un joyau par le gouvernement sortant d’Alexander De Croo, vendu et survendue aux médias, elle s’avère également un choix coûteux: le montant du chantier serait passé de 2,2 milliards à plus de 7 milliards.
L’explosion des coûts due à l’inflation et la crise des chaînes de valeurs est passée par là. Mais l’ambition du projet avait aussi été surévaluée, du moins Bernard Gustin devra-t-il décide si certains de ses volets doivnet être revus à la baisse.
Le tout, aussi, alors que les réseaux Ventilus et de la Boucle du Hainaut, qui doivent acheminer l’électricité à terre, prennent bien du retard, faute de permis et face à l’hostilité des riverains. Une autre épinde dans le pied d’Elia.
30 milliards à générer
Si ce dossier est emblématique, Elia a bien des chats à fouetter pour faire face à l’électrification massive de la société. D’ici 2035, la demande devrait exploser et augmenter de quelque 60%. L’électrification du parc automobile et du chauffage, notamment, est à ce prix.
Le plan d’Elia pour la période 2024-2029 prévoit donc trente milliards d’investissements, sachant qu’un petit dix milliards est prévu pour la Belgique, le reste devant couvrir des besoins en Allemagne où l’entreprise est également active.
Une augmentation de capital a été annoncée, notamment avec l’appui de la SFPIM, société d’investissements fédérale, et la PMV flamand. Les communes, actionanaires de référence d’Elia, ont un rîole primordial à jouer, mais on sait à quel point elles souffrent sur le plan budgétaire.
L’opération “sauver le soldat Elia” intervient aussi dans un contexte géopolitique explosif, avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, réfractaire à l’éolien offshore alors qu’Elia est, aussi, active aux Etats-Unis. Quand on sait que l’énergie est devenue l’enjeu des nombreux bras de fer internationaux, on perçoit toute l’ampleur de la tâche.
Bonne chance…
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ELIA
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Siège social:
Middelkerke
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Holdings