Avec l’hydrogène, John Cockerill va doubler ou tripler de taille

Un nouveau site de l'entreprise John Cockerill Hydrogen à Aspach-Michelbach. ©PHOTOPQR/L'ALSACE/Vincent VOEGTLIN
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’entreprise liégeoise déploie ses ailes pour partir à la conquête d’un monde ouvert à cette révolution énergétique. En attendant la Belgique qui se fait attendre, faute de demande.

Grâce à l’hydrogène, John Cockerill va doubler ou tripler de taille.” En marge d’un débat consacré aux opportunités climatiques, qui sera bientôt diffusé sur Canal Z, Michel Vanhaesbroucke, directeur stratégie, ne cache pas l’ambition de l’entreprise liégoise. “Nous allons construire des grandes usines pour construire des électrolyses aux quatre coins du monde.”

L’Inde en ligne de mire

François Michel, CEO de John Cockerill, ne dit pas autre chose dans L’Echo ce mercredi en évoquant l’ambition indienne de son entreprise. “On devrait signer d’ici la fin de l’année un contrat absolument majeur, souligne-t-il. Ce sera la plus grande plate-forme d’électrolyse jamais commandée dans le monde. L’Inde est en train de bouger à une vitesse considérable, comme les Etats-Unis et d’autres pays au Moyen-Orient. Et beaucoup plus vite que l’Europe.”

John Cockerill réalise aujourd’hui 1,1 milliard d’euros de chiffres d’affaires. L’Inde devrait représenter 50% de ce montant.

Pour accompagner ce développement et développer la chaîne, John Cockerill vient de finaliser une joint-venture créer avec le français Technip Energies, dont la naissance avait été annoncée au début de l’année. Dénomination: Rely. “John Cockerill produit historiquement à peu près un tiers des électrolyseurs dans le monde, confie François Michel. Technip Energies a installé une tier de la base d’hydrogène gris. Le cumul des deux fait une force de frappe considérable pour installer des grandes plates-formes d’électrolyse.”

La Belgique… attendra

La difficulté pour ce secteur de l’hydrogène dont le potentiel annoncé est énorme, c’est d’investir à risque en attendant que le marché atteigne tout son potentiel. Les autorités belges soutiennent pleinement cette filière, mais sa concrétisation en Belgique se fait attendre… faute de demande, précisément.

“Je ne peux pas ajouter des projets en europe à un moment où je ne suis pas certain d’avoir de la demande, souligne François Michel. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il ‘agisse d’une période transitoire. Les projets vont finir par se matérialiser en europe. Nous investirons tôt ou tard dans la gigafactory de Seraing.”

En attendant, voilà encore un domaine où la réundistrialisation de l’Europe est à la traîne

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