USA: l’essor des data centers suscite de vives inquiètudes environnementales
Le nord de la Virginie aux Etats-Unis est devenu un centre mondial de data centers, ce qui suscite de vives inquiétudes environnementales. Des militants écologistes dénoncent l’impact de cette industrie en pleine expansion sur la qualité de vie : consommation d’eau, pollution de l’air et empiètement sur les terres protégées. Les géants comme Microsoft promettent, de leur côté, des mesures durables.
Julie Bolthouse, militante écologiste en Virginie du Nord aux Etats-Unis, dénonce sur le site de la BBC la concentration élevée de centres de données dans la région, notamment autour de la ville d’Ashburn, surnommée « Data Center Alley ». Cette zone abrite plus de 477 centres de données, ce qui en fait la plus grande concentration au monde, attirée par la proximité de Washington DC et des coûts historiquement bas de l’électricité et des terrains, explique le média anglais. On estime que 70 % du trafic internet mondial transite par Ashburn, mais cette croissance rapide des centres de données soulève de nombreuses préoccupations.
Essor de l’IA
La forte demande pour ces infrastructures est alimentée par l’essor de l’intelligence artificielle, qui nécessite davantage de puissance de calcul. La demande est énorme étant donné que la capacité mondiale des centres de données devrait doubler dans les cinq prochaines années.
Les écologistes du Nord de la Virginie s’inquiètent des impacts environnementaux et sociaux liés à l’expansion de ces installations. Les nouvelles lignes électriques traversent des terres protégées et des quartiers résidentiels, la demande en eau augmente, et les générateurs de secours au diesel détériorent la qualité de l’air. Par ailleurs, les foyers en Virginie et dans le Maryland voisin doivent contribuer aux coûts de modernisation du réseau électrique nécessaires pour répondre aux besoins de ces centres.
Opposition aux nouveaux projets
Face à cette situation, les militants écologistes s’organisent localement pour s’opposer aux nouveaux projets de centres de données, en travaillant avec les commissions de planification locales et les représentants de l’État. De telles campagnes contre les centres de données émergent également dans d’autres pays, comme en Irlande, où ces installations consomment déjà 21 % de l’électricité nationale.
Des centres plus durables
Pour apaiser les critiques, des géants technologiques comme Microsoft et Amazon Web Services (AWS) s’engagent à rendre leurs centres plus durables. Microsoft promet d’atteindre 100 % d’énergie renouvelable d’ici l’année prochaine et d’avoir une empreinte en eau positive, c’est-à-dire réintroduire plus d’eau dans l’écosystème que nous n’en consommons, d’ici à 2030. AWS, pour sa part, utilise de l’eau recyclée dans certains de ses centres de données et prévoit également de devenir “positif en eau” d’ici 2030. Selon Josh Levi, président de la Data Center Coalition, les centres de données sont en avance sur le marché dans leur utilisation d’énergie propre et contribuent même à l’efficacité énergétique des foyers et des entreprises.
En Amérique du Sud, des campagnes de protestation ont aussi obtenu des résultats, rapporte la BBC. En Uruguay, par exemple, Google a modifié un projet de centre de données en remplaçant un système de refroidissement par eau par un système utilisant de l’air, afin de répondre aux inquiétudes liées aux sécheresses et à la pénurie d’eau potable dans le pays.
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