Le transport maritime devrait accélérer ses réductions d’émissions de CO2, mais de combien (et pour quand) ?

Bateau de croisière amarré à Sydney, le 20 novembre 2019

Le transport maritime devrait se voir imposer de nouveaux objectifs de réduction d’émissions de dioxyde de carbone la semaine prochaine, lors d’un sommet d’une agence de l’ONU, l’OMI. À quoi peut-on s’attendre ?

Représentant près de 90% du commerce mondial, le trafic maritime est une importante source de pollution et d’émissions de CO2 (3% des émissions mondiales), qui vont même crescendo. Mais l’ONU, via son Organisation maritime internationale (OMI), voudrait inverser la tendance et imposer de nouveaux seuils pour la réduction des émissions.

Ainsi, des réunions préliminaires avec des délégués de l’agence ont lieu cette semaine à Londres, rapporte CNBC. Cela en vue de préparer le sommet du Comité de la protection du milieu marin, faisant partie de l’OMI, qui se tient la semaine prochaine. C’est là que de nouvelles mesures concrètes sont attendues.

Quels seuils pour les réductions des émissions de CO2 du transport maritime ?

L’ambition actuelle, fixée il y a cinq ans, est de réduire les émissions de 50% (par rapport au niveau de 2008) d’ici à 2050. Mais de nombreux observateurs s’attendent à ce que les choses bougent. “Il est maintenant temps de travailler ensemble à l’augmentation du niveau d’ambition pour 2050 et d’établir les points de contrôle intermédiaires pour 2030 et 2040”, déclare le secrétaire général Kitack Lim de l’OMI cette semaine, dans le cadre de ces réunions.

Différentes trajectoires sont possibles. La plus radicale serait de réduire les émissions de moitié d’ici à 2030 et d’atteindre le net-zéro en 2040. Pour respecter le cadre de l’Accord de Paris, il faudrait les réduire de 36% en six ans et demi et de 94% jusqu’en 2040, calcule la Science Based Targets initiative, relayée par le média américain.

Mais ces deux objectifs peuvent sembler utopistes. Certains opérateurs ou pays, on le sait, sont plutôt réticents à des efforts supplémentaires. Il faudrait alors plutôt s’attendre à 2050 comme objectif pour le net-zéro, estime Aoife O’Leary, présidente de l’asbl Opportunity Green, observateur au sein de l’OMI. Mais les seuils intermédiaires seraient plus difficiles à fixer, voire impossibles, ajoute-t-elle, citée par CNBC.

“Il est très difficile de dire comment les choses vont se dérouler. Il y a beaucoup d’intérêts qui poussent pour des choses différentes. De nombreuses pressions extérieures s’exercent sur l’OMI, car il s’agit de LA négociation climatique de l’été”, analyse-t-elle.

Décarboner les porte-conteneurs, quelles pistes existent ?

Le secteur maritime compte parmi les plus difficiles à décarboner. Nombre de navires tournent au fioul lourd, un carburant très polluant. Pour réduire les émissions de CO2, d’autres carburants peuvent être envisagés, comme les bio-carburants, les carburants de synthèse, le méthanol (que le géant Maersk veut utiliser), le gaz naturel ou l’hydrogène (avec une pile à combustible). Des navires avec des batteries électriques sont aussi une piste envisagée. Mais ces nouvelles technologies ne font, pour l’instant, que des premiers pas timides dans le secteur.

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