Le printemps pluvieux pèsera sur les rendements agricoles
Les pluies abondantes de ces derniers mois ont certes permis de remplir les nappes phréatiques en Wallonie mais la persistance d’un temps pluvieux retarde les semis, ce qui risque de réduire les rendements agricoles dans plusieurs spéculations agricoles.
Les agriculteurs jonglent depuis la nuit des temps avec les aléas météorologiques mais le dérèglement climatique s’accompagne ces dernières années d’épisodes de plus en plus intenses, que ce soit par leur force ou leur durée. A l’inverse des derniers printemps, l’actuel est humide et frisquet. L’IRM a qualifié le mois d’avril de “sombre, humide et froid” et mai semble suivre la même tendance. En revanche, peu de gelées tardives ont été signalées, ce qui est positif pour l’arboriculture fruitière.
Cette météo peu engageante est à l’origine d’importants retards, qui peuvent dépasser un mois, dans certains semis comme pour les betteraves et les chicorées. “Un mois de retard, c’est une perte de rendement de l’ordre de 15%“, estime Marianne Streel, la présidente de la Fédération wallonne de l’agriculture (FWA). “L’agriculteur n’est pas dans une course au rendement à tout prix. Mais vous devez savoir que les premières tonnes permettent de couvrir les frais. C’est grâce aux dernières tonnes vendues que l’agriculteur parvient éventuellement à dégager un revenu.”
Limiter les dégâts
La météo des prochaines semaines permettra peut-être de limiter les dégâts si le mois de juin est épargné par la sécheresse ou un épisode météorologique qui dure trop longtemps. Les sols trop humides impliquent également des difficultés pour les plantations de pommes de terre mais aussi dans le secteur du maraîchage, la pluie étant par exemple synonyme de limaces. Et qui dit humidité dit champignons et risques de maladies cryptogamiques.
En revanche, l’herbe a bien poussé dans les prairies. “Mais encore faut-il que le temps permette de faire un foin de qualité”, poursuit Marianne Streel.
La présidente de la FWA rappelle que les agriculteurs sont habitués à travailler avec du vivant, à endurer les caprices de la météo et “ne se plaignent pas pour se plaindre” mais elle estime que les paysans ne sont pas toujours aidés par les règlementations européennes, belges et wallonnes. “C’est un peu contradictoire. Il y a le réchauffement climatique, des menaces, des maladies nouvelles et l’on nous retire des outils de notre boîte à outils.”