“Face aux crises multiples, une entreprise modèle change son modèle de gouvernance”
Dans notre Trends Talk, Marek Hudon (Solvay, ULB) insiste sur la nécessité de gérer l’ensemble des ressources sur le long terme, face aux multiples crises actuelles. Il évoque une transition environnementale au caractère très injuste.
Marek Hudon, professeur à la Solvay Brussels School of Economics and Management (ULB) et coprésident du Haut Comité pour une transition juste, est l’invité de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z. L’occasion d’évoquer l’impact de cette transition environnementale urgente et complexe, débattue notamment lors de la COP à Dubaï, sur tous les pans de la société.
“Une vision à long terme”
Marek Hudon a initié une série de conférences à Sovay pour évoquer la façon dont les entreprises peuvent faire face à la convergence des crises et mutations. Constat: “Jamais il n’a été aussi difficile de diriger une entreprise qu’aujourd’hui”. Objectif: tenter de définir ce que pourrait une “entreprise modèle”. Après trois séances de discussion, une dernière séance a lieu ce 13 décembre.
Le professeur en tire déjà quelques enseignements: “Une entreprise modèle, aujourd’hui, c’est une entreprise qui change son mode de gouvernance avec une dimension plus participative. C’est aussi une entreprise qui gère l’ensemble de ses ressources humaines, stratégiques ou de matières premières en intégrant une vision à long terme. Nous sommes aujourd’hui dans un paradigme davantage axé sur le court terme et l’efficience qui est à bout de course. Le management doit évoluer: quand on est dans un période d’incertitude, il ne disposer pas de toutes les connaissances: une partie des solutions se trouvent aussi dans la tête de ses employés.”
“Une transition injuste”
A l’heure de la COP et des discussions environnementales, le coprésident du Haut Comité pour une transition juste, instance académique indépendante mise en place par la ministre fédérale du Climat, Zakia Khattabi, revient sur le rapport qu’il vient de publier: il épingle les trop nombreuses inégalités dans la capacité à appréhender cette transition.
“Nous posons un triple constat, souligne Marek Hudon. Premièrement, les principaux contributeurs en terme d’émissions de CO2 sont les publics les plus aisés: on parlé d’un rapport de 3, 4 voire 10 selon les mesures. Deuxième constat: les personnes les plus affectées sont les plus pauvres, les plus défavorisés, les endroits où ils vivent sont souvent plus à risque, on l’a notamment vu lors des inondations en Belgique. Enfin, troisièmement, dans les processus participatifs ou de décision, on retrouve moins ces personnes plus pauvres.”
Marek Hudon revient également sur l’actualité de la COP et sur la saga du bon d’Etat dans ce Trends Talk à ne pas manquer.
COP28
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