COP28: sortir des énergies fossiles divise, y compris au sein de la majorité fédérale belge

Zakia Khattabi BELGA PHOTO JONAS ROOSENS
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le débat sur la sortie des économie fossiles fait rage à Dubaï: une nouveau projet ne la mentionne pas. La perspective d’un accord climatique ambitieux reste incertaine. En toile de fond, Ecolo et MR parviennent à nouveau à se déchirer.

La COP28, à Dubaï, est entré dans sa dernière ligne droite, sous haute tension. L’impatience est grande dans les délégations, dans l’attente d’un texte de compromis. La question centrale consiste à savoir si l’ambition d’une diminution des émissions de gaz à effet de serre susceptible de rester sous les 1,5° d’ici la fin du siècle, reste d’actualité. Et aussi, symbole des symboles, la question demeure de savoir si la “sortie des énergies fossiles” sera pour la première fois mentionnée dans une déclaration finale de COP.

Forcément, le sujet déchire et divise. “Les plus hauts niveaux d’ambition sont possibles”, estime Simon Stiell, chef de l’ONU Climat. Mais plusieurs Etats exportateurs de pétrole, dont l’Arabie Saoudite et l’Irak, font de la résistance, estimant qu’une sortie des énergies fossiles bouleverserait l’économie mondiale. Leur pression rencontre des préoccupations au sein d’autres délégations, notamment dans des pays du Sud souhaitant être mieux accompagnés financièrement dans ce chemin.

Lundi après-midi, un nouveau projet d’accord a été déposé sur la table, ne mentionnant plus explicitement uen sortie, mais une “réduction de la consommation et de la production des énergies fossiles”. Le monde est à un tournant de sa transition énergétique, mais doit concilier la fin du monde avec les fins de mois.

Nouvelles tensions en Belgique

En Belgique aussi, ce débat fait rage et divise (refrain connu) la majorité fédérale d’Alexander De Croo. En cause: une communication faite par Zakia Khattabi (Ecolo), ministre fédérale du Climat. En compagnie de la France, de l’Espagne, des Pays-Bas et du Canada, notamment, elle a signé une déclaration conjointe visant à mettre fin aux “subventions” pour les économies fossiles.

Selon le calcul même du cabinet de Zakia Khattabi, cela pourrait s’élever à 13 milliards d’euros par an. On songe aussi, dans ce cadre, aux réductions fiscales sur les carburants – le fameux “cliquet” – voire les avantages liés aux voitures de société.

“Elle a fait cette annonce sans l’approbation du gouvernement”, dénonce le vice-Premier ministre MR, David Clarinval.

“Contrairement à ce qu’a annoncé la ministre Khattabi sans l’aval du gouvernement à Dubaï, le gouvernement fédéral ne mettra pas un terme aux politiques de soutien aux énergies fossiles, écrit David Calrinval sur X (ex-Twitter). Stopper ce soutien reviendrait à arrêter le tarif social pour des centaines de milliers de belges, supprimer les voitures de société (y compris électriques) et le salaire poche qu’elles représentent et arrêter le diesel professionnel pour des milliers de créateur d’emplois. C’est contraire à l’accord de gouvernement et aux accords explicitement conclus sur ce sujet dans le cadre du PNEC fédéral. Ces déclarations sont donc problématiques à plus d’un titre.”

Dans le combat contre le changement climatique, le sort des énergies fossiles reste un sujet de fortes divisions.

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