Consigne: yes you scan?

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Le budget à peine bouclé, les anciens problèmes reviennent en force, à commencer par une fronde des bourgmestres contre le système de caution digitale actuellement testé par le gouvernement flamand.

Si les trois Régions du pays sont d’accord pour introduire dès 2025 un système de consigne sur les bouteilles en plastique ainsi que les canettes, elles ne le sont pas sur le système à adopter. La Wallonie penche pour un système classique, analogue à celui actuellement en vigueur pour les bouteilles en verre. Si Bruxelles s’inscrit dans cette démarche, la Flandre en revanche a décidé de faire cavalier seul en optant pour un système de consigne intelligente, en théorie aussi simple que séduisant. Les consignes sont payées à l’achat et chaque emballage reçoit un code unique qu’il suffit de scanner lorsque l’on s’en débarrasse dans un sac bleu “intelligent” à domicile ou à l’extérieur, dans une poubelle appropriée.

Il y aurait ainsi moins de déchets sauvages et une application – qu’il faut bien évidemment télécharger – crédite automatiquement le compte de celui qui s’est civiquement conduit. Dès le départ, les critiques n’ont pas manqué. Le système ainsi proposé constitue en effet une primeur mondiale et, les données ainsi collectées étant “sensibles”, il pose de sérieuses questions en matière de respect de la vie privée. D’où la volonté du gouvernement flamand de lancer cette année encore divers projets-pilotes confiés à trois opérateurs.

Un test en milieu semi-ouvert est actuellement en cours à Bobenjaanland. Le résultat est loin d’être probant..

Un sur dix

Une première série d’expériences a été menée en milieu fermé fin mai, sur le campus Corda à Hasselt ainsi qu’au siège central de la banque KBC à Louvain. Un test en milieu semi-ouvert est actuellement en cours tous les week-ends du mois de septembre à Bobbejaanland où le prix des bouteilles en plastique et des canettes a été majoré de 20 centimes. Un autre, mené au Center Parcs De Haan ainsi que dans certains points de vente (Spar Supermarkt, Ganga Nachtwinkel, etc.) de Wenduine se terminera le 13 octobre. Le résultat est loin d’être probant: à peine un visiteur sur 10 de Bobbejaanland adhère au système. Les autres “n’ont pas le temps” ou estiment que “cela n’en vaut pas la peine”, largement de quoi conforter dans leur opposition les bourgmestres de Flandre – ils sont actuellement 55 – qui reprochent au système son caractère élitiste.

“Tous nos administrés n’ont pas de smartphone, d’application bancaire ou d’internet”, plaident-ils dans une lettre adressée – on n’est jamais trop prudent – aux ministres en charge de l’Environnement de chacune des trois Régions du pays. Ils s’inquiètent par ailleurs du surcoût (des milliers de poubelles à placer et à vider…) qu’entraînera l’introduction de ce nouveau système. Nous ne voulons pas, insistent-ils “voir davantage d’espaces et de moyens publics mis en œuvre pour résoudre un problème créé par l’industrie et dont les villes ne sont pas responsables”. En l’absence de résultats tangibles d’ici la fin de l’année – et la troisième série de tests (en milieu totalement ouvert cette fois) n’ayant pas encore démarré, la chose est probable – Zuhal Demir, ministre flamande de l’Environnement, a promis au Parlement d’appliquer son “plan B”, c’est-à-dire un retour à la consigne classique. Wait and see.

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