À la rentrée, KBC deviendra la première grande banque belge à permettre à ses clients d’acheter du bitcoin et de l’ether via sa plateforme Bolero, répondant ainsi à une forte demande dans un cadre réglementaire en pleine évolution.
Acheter des cryptomonnaies auprès d’une banque belge sera bientôt possible. Dès cet automne, les clients de KBC (et CBC) pourront investir dans ces monnaies numériques, faisant de KBC l’une des premières grandes banques en Europe et en Belgique à intégrer les cryptos à son offre de services, via sa plateforme de trading en ligne Bolero. Le lancement est prévu pour l’automne, rapporte L’Echo ce mercredi.
Contactée, la banque confirme “des projets visant à mettre des crypto-actifs à disposition de ses clients via Bolero”. Une analyse est en cours pour obtenir, dès l’automne, une reconnaissance en tant que prestataire de services sur actifs numériques. Ainsi, les investisseurs particuliers pourraient avoir “la possibilité d’investir directement dans le bitcoin et l’ether, dans un cadre familier, avec un accent particulier sur l’éducation, la sécurité et le respect de la réglementation”.
Pourquoi maintenant ?
Si KBC franchit ce pas vers les cryptos, c’est parce que la pression des investisseurs particuliers ne cesse de croître, y compris en Belgique. “La demande est là, et depuis longtemps”, souligne Anthony Wolf, directeur des services financiers chez le cabinet de conseil Sia, qui publie chaque année un classement des meilleures applications d’investissement en ligne.
De plus en plus de clients – millennials, jeunes trentenaires, mais aussi investisseurs plus traditionnels en quête de diversification – souhaitent en effet acheter des actifs numériques comme le bitcoin ou l’ethereum directement depuis leur plateforme bancaire ou de courtage habituelle.
Concurrence féroce entre courtiers
À cette pression s’ajoute la concurrence féroce entre courtiers en ligne, qui se battent sur les prix tout en élargissant constamment leur gamme de produits. Plusieurs plateformes, telles que Revolut, Trade Republic ou eToro, proposent déjà d’investir dans les cryptomonnaies aux côtés d’actions ou d’ETF.
“Dans ce contexte, KBC ne peut se permettre de rester en retrait sans risquer de perdre une clientèle jeune, technophile et de plus en plus attirée par des solutions d’investissement innovantes passer par des néo-brokers ou des plateformes étrangères telles que Binance, poursuit Anthony Wolf qui ajoute : “Bolero est, selon nos critères, la meilleure plateforme d’investissement belge. Mais pour le rester, il faut innover. Ce virage vers les cryptos s’imposait donc naturellement.”
Cadre réglementaire
Ce changement s’imposait d’autant plus naturellement que le cadre réglementaire évolue rapidement. L’entrée en vigueur du règlement européen MiCA (Markets in Crypto-Assets) a établi un cadre juridique permettant aux banques de proposer ces services en toute conformité. “Son entrée en vigueur a clarifié les choses”, note Anthony Wolf.
Par ailleurs, à partir de 2026, la directive européenne DAC 8 renforcera les contrôles en obligeant les plateformes de cryptomonnaies à déclarer les transactions, augmentant ainsi la pression sur le secteur. Passer par une plateforme belge sera aussi d’un point de vue administratif et sur le plan de la conformité plus simple, notamment pour tout ce qui est plus-values, déclaration d’avoirs à l’étranger, etc. Bref, “je ne serais pas surpris de voir d’autres banques belges suivre rapidement l’exemple de KBC”, conclut Anthony Wolf.