Cryptographie

L’expo « Top Secret ! » du Mundaneum montois aborde les techniques de codage, depuis les temps anciens jusqu’aux actuelles dissimulations numériques. Entre jeu de piste et témoignage scientifique.

Série britannique initiée par ITV en 2012, The Bletchley Circle (Enquêtes codées en français) est l’une des diffusions actuelles sur Netflix : l’histoire de quatre femmes qui, au début des années 1950, se lancent dans des enquêtes privées afin de suppléer la police en panne. Si ces dames semblent si perspicaces, c’est qu’elles ont toutes participé au déchiffrage des codes allemands durant la Seconde Guerre mondiale.

C’est sur un semblable scénario qui entretient lui aussi les mystères du (dé)codage que s’est construit Top Secret ! Un monde à décrypter, expo voyageant de Jules César à Edward Snowden, intronisant au passage l’âge du hacking. Un peu plus de deux millénaires où l’information sensible n’a cessé d’inventer des parades de cryptage, de moins en moins artisanales au fur et à mesure que la technologie multiplie les pistes numériques.

C’est peu dire que le sujet est d’une actualité brûlante, la cryptographie informatique devenant un sport cérébral autant que mathématique, poussant sans cesse à de nouveaux algorithmes : un rêve pour Alan Turing, l’homme qui cassa les codes du langage Enigma utilisé par les nazis et dont le neveu, Sir John Dermot Turing, s’est impliqué dans l’expo montoise. L’adaptation au cinéma en 2014 de la vie de Turing dans The Imitation Game, plus de 200 millions de dollars au box-office, confirme d’ailleurs la continuelle fascination du public international pour le sujet. Le commissaire de l’expo, Jean-Jacques Quisquater, ingénieur civil en mathématiques appliquées et docteur en science informatique, n’est pas seulement professeur à l’UCL mais également collectionneur. Il a rassemblé de multiples objets qui témoignent aussi de la façon dont les Belges se sont investis dans cette discipline sans cesse renouvelée, logiquement à sa place au centre d’archives montois, le Google de papier. A voir aussi en famille.

Jusqu’au 20 mai au Mundaneum, www.expositions.mundaneum.org

Par Philippe Cornet

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