Circulife entend réduire les déchets électroniques et amener les entreprises vers une gestion durable

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Circulife accompagne les entreprises dans la gestion du cycle de vie de leurs équipements électroniques. Sa plateforme couvre l’ensemble du processus, de l’achat à l’usage, en passant par la réparation, la réutilisation et le reporting ESG (Environnement, Social et Gouvernance), sans oublier la réduction des émissions de CO₂.

Les déchets électroniques constituent un problème croissant. La start-up Circulife entend bien y remédier grâce à une plateforme numérique, qui guide les entreprises dans la gestion complète du cycle de vie de leurs appareils électroniques : depuis l’acquisition jusqu’au traitement final. Cette initiative, développée en interne, cible en priorité les smartphones et les ordinateurs portables, mais Circulife ambitionne à terme de suivre l’ensemble du parc électronique des entreprises.

« De nombreuses entreprises ne disposent d’aucun système structuré pour la gestion de leur matériel électronique », explique Virginie Versavel, fondatrice et CEO. « Elles achètent des appareils de manière ponctuelle, les utilisent de façon non systématique et négligent souvent les options de réparation. Nous voulons changer cela. »

Sur la plateforme en ligne, les entreprises enregistrent d’abord les numéros de série de leurs équipements électroniques. Cette opération peut être effectuée via une application autonome ou par intégration avec un logiciel de gestion d’actifs existant. Elles peuvent ensuite suivre et gérer l’intégralité du cycle de vie de leurs appareils.

L’expertise de Circulife repose en grande partie sur l’expérience de Virginie Versavel dans le leasing opérationnel, où elle a géré des équipements TIC, médicaux et industriels. « Dans le secteur du leasing, les appareils sont souvent revendus ou reloués après une certaine période. Or, 90 % des entreprises achètent leur matériel, sans aucun suivi transparent. C’est ce vide que nous comblons aujourd’hui. »

Le modèle économique de Circulife repose sur un système de licences. Les entreprises paient une redevance annuelle en fonction du nombre d’appareils enregistrés et gérés via la plateforme.

Trois étapes clés

Circulife propose un accompagnement structuré autour de trois phases clés. La première concerne l’achat et le conseil. « Nous assistons les entreprises dans leurs choix d’investissement grâce à une veille neutre du marché et à l’expertise que j’ai acquise dans ma carrière précédente », explique Virginie Versavel. « La plateforme permet, par exemple, des achats groupés afin d’obtenir de meilleurs prix, et donne immédiatement accès à des données sur la durée de vie attendue et la valeur résiduelle des équipements. »

La deuxième phase – usage et réparation – fournit des conseils en cas de panne, notamment pour déterminer si un appareil est encore couvert par la garantie constructeur ou une assurance. La plateforme met également les entreprises en relation avec des réparateurs agréés, favorisant ainsi la réparation plutôt que le remplacement prématuré.

Enfin, dans la troisième phase – fin de vie et réutilisation – la start-up propose plusieurs alternatives pour donner une seconde vie aux équipements : revente, dons à des organisations sociales ou recyclage. « Chaque appareil est ainsi intégré dans un rapport d’impact ESG qui documente son cycle de vie complet », précise Versavel.

Reporting en matière de durabilité

Dans les années à venir, Circulife souhaite élargir son champ d’action au-delà des smartphones, tablettes et autres ordinateurs portables pour couvrir également les machines industrielles et le matériel médical, matériel pour lequel un projet pilote est en cours. « Les smartphones ont souvent une durée de vie limitée à deux ou trois ans en entreprise, ce qui en fait un bon cas d’école pour illustrer le fonctionnement de notre plateforme », souligne Virginie Versavel.

« Mais nous recevons aussi des demandes concernant les panneaux solaires, les bornes de recharge et les vélos électriques. À terme, nous visons un guichet unique où tout le matériel électronique pourra être acheté, suivi et réutilisé de manière certifiée. »

Pour les entreprises soumises à la directive CSRD  (Corporate Sustainability Reporting Directive) sur le reporting de durabilité, et qui devront bientôt publier des rapports, l’offre de Circulife constitue une solution pratique. « Beaucoup d’entreprises concentrent aujourd’hui leurs efforts sur les panneaux photovoltaïques ou les flottes de véhicules électriques, mais la réduction des émissions de CO₂ exige une approche plus globale. Grâce à une gestion circulaire de leurs équipements électroniques et IT, nous leur permettons d’avoir un impact immédiat », affirme la CEO. « Il va de soi que 50 smartphones auront un impact environnemental limité comparé à 2.000 appareils auxquels on donne une seconde vie – surtout si c’est fait localement. »

Quantifier les émissions de CO₂

Les calculs d’impact ESG de Circulife sont réalisés en collaboration avec le VITO (Institut flamand de recherche technologique), institut avec lequel la start-up a remporté un concours. Cette collaboration permet à l’entreprise de Mechelen de quantifier les émissions de CO₂ générées après la vente d’un produit, y compris son usage, son entretien et sa mise au rebut par l’utilisateur final. Ces données apportent aussi des informations précieuses aux assureurs, banques et opérateurs télécoms.

L’entreprise coopère également avec des partenaires de l’économie sociale pour la réparation des appareils et la suppression des données. « Les entreprises peuvent choisir de revendre ou de donner leurs équipements. Nous veillons à ce que cela se fasse via des circuits reconnus, avec effacement sécurisé des données et certification à la clé », insiste Versavel.

Des ambitions de croissance

Depuis sa création en 2023, Circulife connaît une croissance rapide. En plus du soutien initial de l’agence VLAIO et de l’institut VITO, l’entreprise a reçu en février une subvention Interreg pour l’Europe du Nord-Ouest. Ce programme lui permet de collaborer avec des administrations publiques et des partenaires en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Irlande et en France. Le projet vise l’achat et le traitement circulaires des équipements informatiques et des vêtements de travail. « Dans le cadre de ce consortium, nous analysons comment les entreprises peuvent négocier avec les fabricants pour des achats durables, des réparations pendant la durée de vie des produits et une gestion adéquate de la fin de vie », précise Versavel. Circulife recense les volumes traités et mesure leur impact afin d’inciter les fabricants à adopter des modèles de production et de vente plus durables.

L’entreprise souhaite également s’étendre aux équipements médicaux et industriels, tout en renforçant ses partenariats avec les fabricants afin de développer des appareils modulaires et réparables dans un système circulaire. « Actuellement, de nombreux appareils sont scellés, ce qui rend leur réparation ou la récupération des matières premières complexe et surtout coûteuse. Nous envisageons des collaborations avec des acteurs qui développent des solutions innovantes, comme des bras robotisés pour un démontage plus efficace », confie la CEO.

Pour accompagner sa croissance, Circulife étoffe son équipe. L’entreprise compte actuellement quatre collaborateurs, spécialisés dans le développement logiciel, le reporting ESG et l’expertise technique. « Nous travaillons activement à l’optimisation de notre plateforme et à l’amélioration de notre site web. L’économie circulaire est en pleine expansion, et nous voulons aider les entreprises à en tirer pleinement parti », conclut Virginie Versavel.

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