Bhopal : l’Inde réclame l’extradition de Warren Anderson… à nouveau

Interpellé après la catastrophe de Bhopal, qui avait causé la mort de plus de 25.000 personnes, Warren Anderson, ex-patron d’Union Carbide, n’a jamais été extradé vers l’Inde, malgré les demandes répétées du pays. Après avoir condamné les anciens patrons de la filiale locale, les autorités indiennes exigent – à nouveau – la présence d’Anderson.
L’Inde compte faire pression pour obtenir des Etats-Unis l’extradition de Warren Anderson, ex-président et CEO d’Union Carbide, en liaison avec la catastrophe industrielle de Bhopal en 1984 qui avait fait plus de 25.000 morts et plus de 100.000 malades, a indiqué lundi Jaipal Reddy, ministre du développement urbain.
L’Américain, aujourd’hui âgé de près de 90 ans, dirigeait Union Carbide au moment de l’accident à l’usine de Bhopal, au centre de l’Inde. La justice indienne a condamné début juin à deux ans de prison les anciens dirigeants locaux de l’usine de pesticides d’où s’était échappé un nuage de gaz toxique, provoquant le pire accident de l’histoire industrielle mondiale.
Huit personnes ont été jugées coupables de “mort par négligence”, dont Keshub Mahindra, ancien président de la branche indienne d’Union Carbide, propriétaire de l’usine. Warren Anderson figurait parmi les accusés mais n’a pas été nommé lors du verdict après que la cour l’eut déclaré “en fuite”. Il vit aujourd’hui dans une banlieue de New York. L’Inde a déjà réclamé à plusieurs reprises aux Etats-Unis son extradition.
Warren Anderson avait été interpellé en Inde après la catastrophe de Bhopal du 3 décembre 1984 mais avait ensuite pu partir aux Etats-Unis. Les demandes d’extradition sont depuis restées vaines. “En ce qui concerne Anderson, l’affaire n’est pas close, affirmait mardi dernier Veerappa Moily, ministre de la Justice, cité par l’agence Press Trust of India. Il y a quelqu’un qui n’a pas répondu ici à l’assignation (en justice) ni aux charges. Il s’est enfui et a été déclaré contrevenant à la loi.”
Union Carbide avait déclaré la veille que “toutes les personnes appropriées étaient présentes pour entendre le verdict”, affirmant que les responsables de la maison-mère n’étaient ni concernés par le procès ni soumis à la juridiction du tribunal indien.
Trends.be, avec Belga
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