Théo Smid (Atradius) : “L’impact économique des tensions en mer Rouge reste limité”
Le risque inflationniste lié à l’insécurité en mer Rouge semble pour le moment circonscrit, selon Théo Smid, économiste pour l’assureur-crédit Atradius.
L’insécurité en mer Rouge due aux militants houthis du Yémen vous inquiète-t-elle ?
Le canal de Suez est passage vital pour 15 % du commerce mondial. C’est une route commerciale cruciale entre l’Europe et l’Asie. Et le transport maritime de conteneurs par la mer Rouge a fortement chuté. Mais l’impact économique de cette chute et des tensions dans la région restent relativement limités jusqu’à présent. Elle ne génère un surplus de seulement 0,4 % pour l’inflation, qui reste donc sous contrôle.
Comment cela se fait-il ?
Tout simplement parce que tout le commerce mondial ne passe pas par la mer Rouge. Les navires sont déviés via des routes plus longues qui passent par l’Afrique du Sud. En outre, l’inflation n’est pas seulement une question de produits qui deviennent plus chers. Elle est aussi liée aux services et aux prix de l’énergie. Or ces derniers sont fortement en baisse, ce qui compense la forte augmentation des prix de transport.
Une nouvelle poussée de fièvre inflationniste n’est donc pas à craindre ?
Non, sauf si les tensions se propagent à l’ensemble du Moyen-Orient. D’autres routes comme celle qui passe par le détroit d’Ormuz sont très importantes. Le pétrole qui y transite représente 20 % de la consommation mondiale. Ce serait nettement plus dangereux si la crise s’étendait à cette zone hautement stratégique. Mais cela voudrait dire alors que l’Iran s’engagerait de manière active dans le conflit, ce qui ne semble pas le cas pour le moment. La flotte américaine est fortement présente dans la région pour l’en dissuader.
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