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Pourquoi les Etats et les banques torpillent le Libra

Le Libra, la nouvelle monnaie virtuelle que veut lancer Facebook a du plomb dans l’aile. Visa et Mastercard ont abandonné ce projet. Voici les raisons pour lesquelles les Etats et les banques veulent torpiller ce projet de nouvelle monnaie virtuelle.

La marque Facebook n’est pas au mieux de sa forme ces jours-ci. J’en veux pour preuve, deux faits importants. Le premier, c’est le classement des marques mondiales en fonction de plus haute valeur financière. Il vient d’être dévoilé et Facebook a reculé pour la deuxième année de suite dans ce classement. Le réseau social mondial est aujourd’hui à la 14ème place des marques les plus rentables, loin derrière Apple et Google qui continuent d’occuper les deux premières places.

La deuxième raison qui doit aussi chagriner Mark Zuckerberg, le jeune fondateur de Facebook, c’est la défection de Visa et Mastercard de son projet de monnaie virtuelle, le fameux Libra.

Vous vous en souvenez, en juin dernier, Facebook avait annoncé la mise sur pied en 2020 d’une nouvelle monnaie virtuelle, le Libra, et pour y arriver, la société avait réussi à convaincre 27 très grandes sociétés à le rejoindre dans ce projet.

Mais la défection récente de Visa et Mastercard et de 5 autres sociétés jette le doute sur la viabilité de ce projet de nouvelle monnaie virtuelle. Je parle de monnaie virtuelle car le projet reste encore flou à l’heure actuelle. Même les spécialistes du sujet parlent d’objet financier non identifié.

En revanche, ce qui est certain, c’est que ce projet est rejeté par la plupart des gouvernements occidentaux et par toutes les banques centrales, sans oublier des institutions comme le FMI. Officiellement, si toutes ces belles âmes veulent réglementer pour ne pas dire interdire le Libra, c’est pour protéger les consommateurs. Vous et moi donc. C’est aussi pour éviter que cette monnaie ne serve à blanchir de l’argent ou à financer le terrorisme.

En réalité, dès qu’on vous parle de terrorisme, sachez que cela cache souvent d’autres raisons moins avouables. L’une d’elles, c’est que le pouvoir de battre monnaie appartient aux Etats, c’est leur dernière forme de souveraineté, et les Etats ne veulent pas abdiquer ce pouvoir au profit d’une multinationale. Surtout qu’avec ces 2.4 milliards d’utilisateurs, Facebook peut réellement envisager de concurrencer les Etats. Peut-être pas aujourd’hui, mais demain ou après-demain quand le Libra sera devenu aussi naturel que respirer l’air.

L’autre raison qui inquiète les gouvernements, c’est que le Libra – s’il a du succès – pourrait provoquer une migration des clients vers un ou plusieurs réseaux mondiaux de cryptomonnaies stables. Bref, “si les consommateurs et les entreprises réduisent leurs dépôts dans les banques commerciales au profit de portefeuilles virtuels, cela pourrait diminuer les sources de fonds stables pour les banques”.

En clair, le Libra est un danger pour l’existence même des banques commerciales. Il n’est donc pas étonnant dès lors de voir Visa et Mastercard déserter ce projet. Après tout, Visa et Mastercard appartiennent à un consortium bancaire. Et donc, pas question de déshabiller Paul pour habiller Pierre. Le Libra n’est pas encore mort, mais les Etats et le monde financier n’en veulent pas et ils feront tout pour l’empêcher de voir le jour.

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