Pas de smartphone ou de tablette ? Pas de paiement !
Il semblerait que les nouveaux moyens de paiement manquent leur premier objectif, à savoir limiter l’exclusion financière…
C’est du moins ce qui ressort d’un rapport commandité par Euffi (European Foundation for Financial Inclusion) et réalisé, sur base d’une étude qualitative menée par le Réseau Financement Alternatif (RFA), avec l’appui d’experts nationaux dans 5 pays européens (Grande-Bretagne, Italie, Pologne, France et Suède).
Mais qu’entend-on par nouveaux moyens de paiements?
En fait, sont regroupés sous ce label, tous les porte-monnaie électroniques, les paiements par GSM, le home banking… Ces nouveaux moyens de paiements sont de plus en plus présents dans notre quotidien, prenant le pas sur les paiements plus traditionnels, qui tendent à disparaître : tels les chèques ou les virements papier.
Si parfois ils peuvent s’avérer très pratiques, par exemple dès qu’il s’agit de régler le prix d’un stationnement au moyen de son téléphone, il ne faut pas perdre de vue qu’ils peuvent également être un casse-tête chinois pour une partie de la population.
Quant à l’inclusion financière, pour l’Euffi c’est : “le processus par lequel les personnes peuvent accéder et utiliser des produits et services financiers qui leur soient adaptés pour mener une vie sociale “normale”. Bien qu’elle soit plus large, elle réfère souvent et principalement à la détention d’un compte bancaire.”
Mais selon l’Euffi, alors que ces nouveaux moyens de paiement oeuvrent, ou devraient oeuvrer, à l’inclusion financière de tous, ils génèrent en réalité des complications, voire dans certains cas, des exclusions… L’étude s’est concentrée sur 5 types de public vulnérable : les personnes handicapées, les migrants, les personnes surendettées, les seniors et les personnes à bas revenus.
“L’étude a montré que les publics précarisés ont en général accès à ces nouveaux moyens de paiement, mais que ceux-ci sont en réalité peu utilisés” souligne le communiqué. Et de renchérir : “Les nouveaux moyens de paiement peuvent en effet induire des difficultés propres à chaque groupe étudié.”
En effet, leur utilisation suppose que l’utilisateur possède des appareils adaptés : classiquement un ordinateur, mais aussi maintenant un smartphone et/ou une tablette. Après cela il doit également maîtriser les technologies allant de pair avec ces appareils, sans parler de la langue d’utilisation, la lecture ou encore être en ordre de papier pour pouvoir posséder un compte… Bref, un élément est absent et bien souvent l’objectif est manqué.
Pour lutter contre cette exclusion, l’Euffi propose des pistes, telles que l’utilisation de cartes prépayées ou encore la mise sur pieds de campagne d’information et surtout de formation.
Mais, conclut le communiqué, “leurs effets restent limités face à certains freins rencontrés par certains types de public. C’est le cas notamment des personnes sans-papiers ou des personnes surendettées dont l’argent déposé sur un compte pourrait être saisi.”
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