Les consortiums européens European payments initiative (EPI) et European payments alliance (EuroPA), qui développent chacun une solution de paiement instantané, annoncent lundi travailler sur l’interopérabilité de leurs systèmes.
L’objectif de cette association? “Permettre les paiements entre citoyens européens de façon simple partout en Europe, aussi bien pour les particuliers que pour les commerçants”, écrivent les deux sociétés dans un communiqué commun. “Les travaux d’étude en cours devraient aboutir d’ici la fin de l’été”, précisent EPI et EuroPA.
Wero, héritière de Payconiq
EPI compte 16 actionnaires, dont les principales banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, BPCE, Crédit Mutuel et la Banque postale), plusieurs banques allemandes, belges (BNP Paribas Fortis, KBC, Belfius, ING) et néerlandaises. Le consortium a été rejoint récemment par le géant britannique Revolut.
Il développe la solution de paiement Wero, héritière en France de Paylib. Wero permet d’envoyer et de recevoir de l’argent via des virements instantanés de compte à compte, en utilisant un numéro de téléphone mobile, un QR code généré par l’application ou une adresse e-mail. En Belgique, Wero prend ainsi le relai de Payconiq.
Wero revendique “plus de 40 millions d’utilisateurs enregistrés”, un chiffre qui illustre en creux le décollage très faible hors de France, puisque Paylib avançait un volume d’inscrits dans le pays proche en fin d’année dernière: 35 millions. Début 2024, Payconiq disait compter plus de 2 millions d’utilisateurs.
Autre solution de paiement en Europe du Sud
EuroPA développe une solution de paiement très proche de Wero, mais en Europe du Sud. Il réunit les systèmes de paiements locaux Bancomat, Bizum, MB Way/Sibs, permettant aux Portugais, Espagnols, Italiens et Andorrans d’envoyer et de recevoir instantanément de l’argent via leurs numéros de téléphone mobile.
EuroPA a connu un meilleur démarrage puisqu’il communique désormais sur “plus de 50 millions de personnes” connectées au service. Il vise bientôt le double grâce aux systèmes Blik (Pologne), IRIS (Grèce) et Vipps MobilePay (pays nordiques), amenés à le rejoindre progressivement, précise le communiqué.
Unir ses forces
Il y a deux mois, EPI avait tendu la main à son concurrent en appelant l’ensemble des autres acteurs européens du paiement à “unir leurs forces” et à “travailler ensemble”, dans une tribune publiée le 22 avril.
Cette association entre EPI et EuroPA permet aux banques du nord et du sud de l’Europe de marcher ensemble, l’ambition première d’EPI à sa création.
Initialement imaginé comme une réponse européenne aux géants américains Visa et Mastercard, ce projet a connu depuis sa création des retards et des défections en nombre, notamment de l’autre côté des Pyrénées.
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