Les investisseurs belges ont le moral dans les chaussettes
La confiance des investisseurs belges est tombée à un niveau historiquement bas, selon de dernier baromètre de la banque ING.
La confiance des investisseurs est “encore plus faible que pendant la crise financière, la crise de l’euro ou la pandémie”. Voilà comment les experts de la banque ING analysent les résultats de son dernier baromètre des investisseurs. Atteignant à peine 57 points au mois d’octobre (soit largement en dessous de son niveau neutre de 100 points), il affiche son plus bas niveau depuis le lancement de l’enquête en 2004.
Déroute des marchés
Pour expliquer ce pessimisme, ING pointe la purge boursière des derniers mois. Plus de 60 % des sondés affirment que le rendement de leur portefeuille a baissé. Plus de la moitié des Belges interrogés déclarent même que la situation financière de leur famille s’est détériorée au cours des trois derniers mois sous le coup de la dégringolade des marchés. La proportion des sondés qui mentionnent une évolution négative de leur portefeuille monte même jusqu’à 71 % parmi les Néerlandophones, alors que parmi les Francophones ce chiffre se monte à seulement 46 %.
Comme le souligne Peter Vanden Houte, économiste en chef chez ING Belgique, l’optimisme n’est guère de mise : “Il semble en effet que l’évolution négative des marchés financiers depuis le début de l’année ait complètement étouffé l’appétit des Belges pour les investissements.” Près de deux tiers des sondés voient les marchés boursiers chuter davantage au cours des trois prochains mois. Dans ce contexte, à peine 23 % estiment que le moment est propice pour commencer à investir.
Recul de la conjoncture
ING note également que pas moins de 76 % des investisseurs ont constaté un recul de la situation économique au cours des trois derniers mois. Et les attentes pour les trois prochains mois ne sont guère plus réjouissantes, selon les résultats du baromètre de la filiale belge du groupe bancaire néerlandais : 65 % voient une nouvelle détérioration du climat économique, tandis que seulement 12 % voient des jours meilleurs.
Ici aussi, ING note une grande différence dans l’évaluation de la situation économique entre Néerlandophones et Francophones. Au nord du pays, 82 % estiment que la situation économique s’est détériorée, tandis que parmi les Francophones, 67 % sont du même avis. Selon Peter Vanden Houte, “cela s’explique probablement par le fait que dans le nord du pays, il y a davantage d’emplois dans le secteur privé, plus dépendant du cycle économique, qu’au sud de la frontière linguistique. En outre, l’industrie à forte intensité énergétique, qui est actuellement en difficulté, pèse également plus lourd en Flandre”, précise encore l’économiste.