Les banques sous-estiment les risques liés à la transition climatique, selon la BCE

Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Le régulateur européen alerte sur le fait que le secteur bancaire de la zone euro continue de sous-estimer les conséquences financières liées à la transition vers une économie plus durable.

Les banques en font-elles assez pour le climat ? Apparemment, non. C’est du moins ce qu’affirme la Banque centrale européenne (BCE) suite à une l’analyse menée sur 95 banques couvrant 75  % des prêts de la zone euro. Une analyse dont les résultats révèlent que « leurs portefeuilles de crédit sont considérablement mal alignés sur les objectifs de l’accord de Paris», dont l’ambition est de limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C

90 % des banques exposées

Certes, l’exposition des banques à ces crédits à risque est faible : on parle de 189 milliards d’euros prêtés à des secteurs qui continuent d’émettre beaucoup de CO2 (producteurs d’électricité, constructeurs automobiles, cimentiers, pétrole et gaz, etc.), soit un chiffre qui représente à peine 5  % du volume total de crédits octroyés évalué à 3.650 milliards d’euros. Mais seulement 8 des 95 banques examinées sont en chemin pour atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris, souligne le rapport de la BCE. Une situation qui fait peser “un risque de réputation accru” pour les banques qui ne financent pas assez “ la transition vers une économie décarbonée”, estime la gardienne de l’euro qui ajoute que “l’économie a pourtant besoin de banques solides, en particulier à l’heure de la transition verte”.

La situation actuelle est d’autant plus préoccupante aux yeux de la BCE qu’elle induit des risques de transition élevés pour environ 90  % de ces banques, indique Frank Elderson, membre du directoire de la BCE et plus spécialement chargé de la supervision financière, dans un post sur le blog de la BCE à propos des progrès des banques de la zone euro en matière de gestion des risques climatiques. Dans la mesure elles se sont engagées à suivre l’accord de Paris sans pour autant agir sur leur portefeuille de prêts, pas moins de “70 % de ces banques pourraient être confrontées à des risques de litige élevés”, ajoute Frank Elderson.

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